Allemagne : de Bayreuth à Hildesheim - par monTdM le 16/08/2012
En prenant plein nord depuis Bayreuth, je me suis retrouvé à franchir la frontière de l'ancienne RDA mais sans m'en rendre compte. C'est en arrivant à Weimar que j'ai eu un doute sur la localisation de cette ville et j'ai pu retrouver sur Internet une ancienne carte qui m'a confirmé que j'étais bien dans l'ancien pays de l'Est.
En cours de route, je vois de nombreuses éoliennes et de nombreux parcs de panneaux solaires, sans parler de ceux posés sur les toits des maisons, granges, remises et autres. Certaines des maisons ressemblent à ce que j'ai vues en Roumanie (en bois, avec des murs recouverts avec des tuiles en ardoises ou en bois). Je me rappelle alors ce que m'avait dit une autostoppeuse en Roumanie (une enseignante), que beaucoup de roumains sont d'origine allemande, ceci expliquant sûrement cela.
A Weimar, je n'ai pas visité tout de suite car la météo n'était pas très bonne, avec de nombreuses averses. J'en ai profité pour mettre en ligne une partie de mes itinéraires en Turquie.
La ville est classée à l'Unesco pour son côté classique qui a attiré Goethe et Schiller et pour sa modernité qui a vu naître l'école architectural du Bauhaus. Beaucoup des monuments listés à l'Unesco sont malheureusement payants et sans tarif préférentiel si on en visite plusieurs, le prix global s'avèrant très élevé. Je me contente donc de les voir de l'extérieur sauf pour l'ancienne maison où a vécu pendant plus de 50 ans Goethe et pour le très beau château Belvédère. Pour les bâtiments liés au côté classique, il y avait pas mal de choses bien mais d'autres sans aucun intérêts (notamment les "châteaux" de Tiefurt et de Ettesburg, qui n'ont de château que leur nom). Pour les bâtiments liés au Bauhaus, tout était fermé donc la question ne se posait pas. Et de l'extérieur, le style ne m'a pas trop enthousiasmé.
En visitant le château Belvédère, je tombe sur une affiche montrant tous les châteaux des environs. Sur ma route en direction du bien de l'Unesco suivant, je m'arrête alors à Gotha pour visiter celui de Friedenstein, très imposant et à la décoration intérieure baroque/rococo impressionnante, notamment la salle des fêtes, très grande, très basse et avec un plafond surchargé.
Ce château a été construit par le duché de Saxe-Gotha qui deviendra ensuite duché de Saxe-Gotha-Altenbourg. La famille de Saxe, de la maison de Wettin, est à l'origine de la lignée des royautés actuelles de Belgique et du Royaume-Uni, mais a donné également des rois en Bulgarie, Portugal et Pologne, sans parler des liens de parentés avec de nombreux monarques d'autres pays.
J'arrive alors à la Wartburg, une forteresse classée en tant que "château idéal" selon l'Unesco. Malheureusement, ce château du XIe siècle a été complètement restauré au XIXe siècle (c'était devenu une ruine). Il attire un nombre impressionnant de touristes, l'entrée est du coup très chère (pourquoi se priver) pour un résultat assez décevant rapport qualité/prix car contenant peu de choses intéressantes à voir. Mais il bénéficie d'une histoire, notamment en hébergeant Martin Luther qui y écrivit sa version du Nouveau Testament, et il est le symbole de l'intégration et de l'unité allemandes. Bref, assez déçu.
Grande traversée alors vers l'ouest jusqu'à Essen (cette fois-ci, je vois quand je repasse dans l'ancienne Allemagne de l'Ouest car un panneau commémoratif de l'ancienne frontière est posé au bord de la route). Cette ville n'est pas très loin de Cologne que j'ai vue l'année dernière (pour sa cathédrale) mais je l'ai oubliée lors de mon périple vers le Cap Nord.
Essen est classée pour le complexe industriel de la mine de charbon de Zollverein, en pleine Ruhr. Je visiterai un ancien puits (en fait, l'ancienne usine de lavage du charbon située à la surface du puits. La mine elle-même, qui contient encore du charbon, n'est pas ouverte au public car beaucoup trop dangereuse et un guide m'a dit qu'il faudrait investir 15 millions d'euros pour la sécuriser, ce qui est évidemment hors de propos). Je visiterai également la cokerie.
Les visites ne se font qu'avec un guide, uniquement en Allemand et sans aucun support dans une autre langue. Chacune dure 2 heures, c'est long quand on ne comprend rien mais cela valait le coup, les vestiges étant très intéressants.
Je reviens ensuite vers l'est jusqu'à Alfeld, classé depuis un an pour son usine Fagus, construite en 1910 et témoignage de l'architecture industrielle. En cours de route, 3 chevreuils sortent d'un champ de maïs à proximité de l'endroit où je bivouaque. Lorsqu'ils me voient, ils me regardent mais sans s'effrayer, puis décident de brouter dans le champ d'herbe et enfin de s'allonger là. Ils resteront pendant tout mon petit déjeuner jusqu'à mon départ, le premier claquement de portière les faisant fuir.
L'usine contient plusieurs bâtiments que je trouve très beaux (elle a été restaurée il n'y a pas très longtemps). L'un des bâtiments contient un musée sur la vie et la production de l'usine. Le reste est toujours occupé par l'entreprise Fagus, spécialisée dans la fabrication de moules pour chaussures (des moules en forme de pieds qui permettent aux entreprises de chaussures du monde entier de créer et fabriquer leurs modèles de tous les jours ou de mode).
L'une des portes est ouverte et je vois un ouvrier afféré autour d'une machine outil. J'entre, m'approche et observe sans qu'il ne me dise rien. Puis il commence à engager gentiment la conversation et m'explique ce qu'il fait (il a 3 machines outils qu'il utilise pour sculpter, à partir de blocs de matière de type plastique vert, des sortes de pieds selon les caractéristiques demandées par ses clients). Je reste presque une heure avec lui et je repars ravi de cette expérience.
Dans le musée de l'usine, il y a une salle avec une carte de l'Allemagne indiquant tous les sites classés à l'Unesco. J'en découvre un que je ne connaissais pas, les frontières de l'empire romain, et pour cause : sur le site de l'Unesco, il n'y a aucune coordonnées GPS en Allemagne (seulement une en Angleterre). Comme je me base sur le positionnement dans Google Earth des différents biens pour planifier mes itinéraires, je ne risquais pas de le voir. Et le site internet ne comprend qu'une carte très imprécise du mur pour la partie en Allemagne (550 km de mur quand même, ce n'est pas la muraille de Chine, mais cela demanderait à être plus connu). Hélas, avec ce peu de précision, il ne me parait pas possible d'en voir quelque chose, ce qui est très regrettable.
Je monte ensuite juste à côté, à Hildesheim, classé pour sa cathédrale et son église Saint-Michel, que j'ai visitées ce matin. La cathédrale est cependant en travaux (jusqu'en 2014) et elle est fermée, sauf son cloître. L'extérieur n'est pas en travaux, mais ils sont en train de paver toute la place autour et ils ont eu la bonne idée d'entreposer les matériels et matériaux juste devant les murs de la cathédrale, rendant difficile la prise de photos.
Par contre, l'église Saint-Michel est très belle, l'intérieur alternant les pierres rouges et blanches. Mais la moitié extérieure est en travaux, ce qui gâche aussi un peu les photos. Décidément, il y a beaucoup de chantiers en Allemagne (y compris sur les routes), signe évident d'une économie qui va bien.
Je fais ensuite un tour en ville pour trouver un restaurant avec du Wifi et j'arrive près de l'hôtel de ville sur la place principale : elle est magnifique avec des maisons tout autour splendides.
La suite prévue : 5 sites classés plus à l'est avant de monter sur Berlin.