Fin de la République Tchèque, début de l'Autriche - par monTdM le 01/10/2012
Après Brno, je pars plein ouest vers Třebíč, classé pour son quartier et son cimetière juifs cohabitant avec une église chrétienne. En fait, la partie juive est bien séparée du reste de la ville et sans grand intérêt à part une synagogue renfermant quelques peintures murales.
L'église, une basilique, se situe dans un autre quartier et elle est par contre magnifique. Construite majoritairement en granite, elle se caractérise principalement par 3 arches intérieures au niveau du chœur (dont celle intermédiaire sans pilier) et par un fruit des murs s'écartant (le haut de la nef centrale est 1,5 mètres plus large que le bas), ce qui casse les perspectives habituelles et donne un sentiment d'élancement étonnant. Une chapelle contient de très vieilles peintures aux couleurs très vives (soit disant d'origine) et il y a une crypte avec un plafond en bois et de nombreux piliers aux chapiteaux sculptés.
Il fait un froid de canard : la température descend à -2°C une nuit et pour la première fois, je dois allumer le chauffage dans la voiture au petit matin. Cela s'améliorera cependant ensuite avec quelques très belles journées, mais aussi pas mal de pluies.
Je poursuis ma visite de ce pays toujours plus à l'ouest et j'arrive à Telč, ville classée pour son centre historique.
Ce centre contient en fait 2 choses remarquables : une place entourée de maisons Renaissance spectaculaires, en faisant une des plus belles villes de la République Tchèque, et un château gothique qui a été fortement remanié et embelli au XVIème siècle.
Le château est une petite merveille (intérieurement car son architecture extérieure n'est pas très intéressante), avec des salles aux plafonds gravés avec des sgraffites, d'autres avec de très nombreux caissons en bois sculptées principalement de personnages mythologiques. Le mobilier est d'une richesse incroyable, que ce soit en armes, trophées de chasse, peintures, tapisseries, meubles, ustensiles divers. Malheureusement, les photos sont interdites à l'intérieur.
Un autre petit bémol, la visite obligatoirement avec un guide (en tchèque mais possible également en anglais avec un surcoût) est trop rapide : le support papier en français est très complet et j'ai parfois du mal à tout lire avant de quitter la salle, ce qui fait que je passe plus de temps les yeux rivés sur le texte qu'à contempler les lieux.
Mais en résumé et vous l'aurez compris, une ville magnifique justifiant largement son classement à l'Unesco.
Je poursuis avec le village de Holaovice, classé pour ses maisons du XIXème siècle de type baroque populaire du sud de la Bohème (style pas très connu je pense). Le village est très petit et concentré autour d'une très grande place. Mais les maisons sont très originales et j'aime beaucoup.
Je descends alors un peu au sud pour ma dernière ville classée dans ce pays, Český Krumlov. Cette ville construite dans un méandre est classée pour son centre historique.
Il y a beaucoup de très belles maisons (de type Renaissance comme à Telč ou avec des sgraffites, mais certains sont hélas faux car réalisés avec de la peinture), quelques belles églises et un château imposant. Il est cependant trop tard pour le visiter et les photos exposées pour présenter les différentes visites possibles à l'intérieur ne m'enthousiasment pas trop alors je décide d'en faire l'impasse.
La ville attire de nombreux touristes, notamment des américains et des japonais. Juste avant de partir, je croise d'ailleurs un groupe d'américains avec une guide de même nationalité qui leur explique que le château est 'public', c'est-à-dire appartenant à l’État Tchèque, ce qui implique que les crédits de restauration vont tous sur cet édifice et pas sur les demeures privées, ce qu'elle trouve apparemment scandaleux. J'ai presque envie de faire un commentaire sur le modèle des États-Unis, l'exact opposé, un des pays les plus endettés du monde qui doit sa survie principalement grâce au financement des 'étrangers' car les privés ne veulent pas financer le public, mais m'abstiens.
Je quitte alors la République Tchèque et entre en Autriche. J'y étais déjà venu il y a une vingtaine d'années mais sans rien visiter, juste en transit de retour d'un séjour en République Tchèque et Slovaquie.
Je commence par la Wachau, zone d'une quarantaine de kilomètres le long du Danube entre Melk et Krems-sur-le-Danube. Cette section du Danube est assez encaissée sur la première partie puis plus ouverte avec de nombreuses vignes. On y retiendra principalement l'abbaye gothique de Melk, magnifique bâtiment contenant notamment une salle de marbre, de beaux escaliers, une église resplendissante et une bibliothèque très riche avec de magnifiques plafonds à fresques. Les photos étaient autorisées sauf dans la bibliothèque.
Avant d'arriver à Krems, on croise de nombreux villages avec de belles églises et de nombreuses ruines de châteaux forts (vues de loin). La ville de Krems elle-même est très intéressante, avec notamment plusieurs belles demeures et quelques églises.
J'arrive ensuite à Vienne, classée à l'Unesco pour son centre historique (très étendu) et où je resterai plusieurs jours. La ville est splendide, avec de très nombreux bâtiments et immeubles construits au XIXème siècle (type haussmannien).
Je visiterai plusieurs monuments en commençant par le Parlement, construit sur le modèle de l'architecture antique grec et contenant notamment 2 salles en hémisphère pour les votes, l'une selon la configuration de l'Autriche contemporaine et l'autre beaucoup plus grande (et belle) mais plus du tout utilisée, datant du temps de la grandeur de l'Autriche-Hongrie.
Ensuite je déambule dans la Hofburg, résidence d'hiver des Habsbourg et des empereurs d'Autriche et d'Autriche-Hongrie, et verrai un musée remarquable d'argenterie diverse, un musée Sissi (pour les passionnés) et les principales pièces d'habitations. La Hofburg contient beaucoup d'autres choses (plusieurs musées, une école d'équitation, une bibliothèque, une cinémathèque, une chapelle impériale, une église, etc) que je ne visiterai pas.
Je fais un tour dans un musée d'arts avec un hall et des plafonds peints dans le style pompéien, musée exposant des faïences, des verreries, des meubles gothiques et une exposition temporaire sur l'évolution du design d'objets très divers (chaises, aspirateurs, voitures...) : tout cela était très bien.
Je visite également un musée du mobilier présentant principalement des meubles ayant appartenu aux souverains autrichiens (récupérés à la chute de l'empire austro-hongrois en 1918), dont beaucoup ont été empruntés pour la réalisation des films sur Sissi. Je verrai également quelques belles églises, mais dans la principale il y a une cérémonie religieuse particulière (je n'ai pas très bien compris l'objet) donc je ne peux pas la visiter comme je l'aurai souhaité et je n'aurai pas le temps d'y revenir. D'autres sont en travaux, principalement pour mettre au blanc les façades noircies par la pollution (c'est aussi le cas d'une façade du magnifique hôtel de ville). En plus, quand je suis arrivé c'était la fin d'un salon du cheval : je n'en ai rien vu mais il laisse plein d'échafaudages devant des monuments, avec un démontage sur plusieurs jours ce qui m'empêchera de faire certaines photos.
Un soir, j'assiste à un concert (un quartet qui m'a peu convaincu) dans une des 2 salles mythiques du Musikverein (la salle principale étant la salle dorée d'où est retransmis le traditionnel concert du nouvel an). Pendant la pause, je peux déambuler dans le bâtiment et prendre plusieurs photos depuis le parterre et les gradins de ces 2 très belles salles.
Je termine Vienne par la visite du deuxième site classé, le château de Schönbrunn et ses jardins.
Ce château était la résidence d'été des souverains autrichiens. Le style des pièces et ameublement est exactement le même que celui de la Hofburg, c'est très beau mais c'est un peu redondant. Les commentaires de l'audiophone d'ailleurs sont parfois exactement les mêmes pour des salles similaires, par exemple pour les bureaux où l'empereur François-Joseph 1er (le mari de Sissi) travaillait, ce qui m'agace un peu.
Les jardins sont magnifiques, avec des beaux parterres de fleurs ou des bosquets taillés admirablement.
Il y a de très nombreux écureuils, très peu sauvages et je suis surpris car plusieurs viennent vers moi et s'arrêtent à seulement 30 centimètres avant de repartir à toute vitesse : je comprendrai pourquoi un peu plus tard lorsque je verrai certaines personnes venir avec des friandises (noisettes, biscuits) et leur distribuer quasiment de la main à la main (je n'arriverai cependant pas à prendre de photos correctes de ceci, il fait assez sombre, le temps étant très couvert, et les écureuils sont très vifs).
Je quitte Vienne en ayant bien conscience que je n'en ai vu qu'une infime partie, puis descends vers Semmering, classée pour son chemin de fer construit dans les années 1850 dans une zone de montagne, ce qui nécessita de nombreux viaducs et tunnels. La ligne est très fréquentée (trajet Vienne-sud de l'Autriche), que ce soit par des trains de voyageurs ou de marchandises, ce qui me permettra de faire de nombreuses photos "vivantes" sans que j'ai à attendre.
La ville de Semmering est au milieu de la partie classée et 2 randonnées permettent de voir les ouvrages (avec un retour par le train). La première section (vers l'est) est très intéressante, avec quelques très beaux points de vues sur les constructions, de nombreux panneaux explicatifs bilingues et une très grande proximité avec la voie ferrée. Les viaducs ont été réalisés en grande partie en brique et sont très souvent composés de 2 ponts superposés, ce qui est assez original.
La seconde section vers l'ouest est tout le contraire : il n'y a aucun ouvrage (à part un pont pour passer au dessus d'une route), la ligne ayant été construite dans une vallée très large. Le chemin de randonnée est très loin de la voie ferrée, celle-ci est souvent masquée par des talus ou des arbres (on entend les trains mais c'est tout) et les quelques panneaux explicatifs sont uniquement en allemand et parlent du peu que j'ai compris des habitants de la vallée et non du chemin de fer. La balade est certes assez agréable mais sans plus. Le classement à l'Unesco de cette section n'est à mon avis pas du tout justifié car ne correspondant en rien aux critères énumérés sur le site internet.
Hier matin j'ai pris la direction d'un site à cheval entre l'Autriche et la Hongrie, un parc national que je visiterai dès que possible.
Je vais ensuite continuer en Hongrie pour voir les 2 derniers sites classés que je n'avais pas fait l'année dernière (car trop à l'ouest de mon itinéraire de l'époque) avant de revenir pour terminer la visite de l'Autriche (il me reste 3 biens classés à l'Unesco à voir). Pendant un temps j'avais envisagé de faire également un crochet pour retourner en Slovénie, un nouveau site ayant été classé début juillet pour ce pays (une mine de mercure), mais le détour est un peu long alors j'ai finalement abandonné cette idée.