Sud-ouest (et fin) de la Hongrie - par monTdM le 12/10/2012
Le site à cheval sur la frontière Autriche-Hongrie est un très grand lac avec 2 parcs nationaux (un par pays) et divers monuments et villages caractéristiques tout autour. Il n'y a malheureusement aucun détail sur le site internet de l'Unesco et je décide d'aller à Sopron, une grosse ville hongroise à priori en dehors de la zone mais suffisamment proche pour y trouver des renseignements, du moins je l'espère. L'office de tourisme me donne alors une petite carte et le nom d'un village où se trouve le centre de gestion du parc hongrois. Je n'ai pas encore eu le temps de changer mes euros contre la monnaie hongroise mais je me gare sur un stationnement payant dès que je vois un panneau indicateur pour l'office de tourisme. Je ne suis resté en tout et pour tout que 25 minutes précises dans cette ville... mais cela a suffit pour avoir un PV de stationnement 19 minutes après mon arrivée ! J'avais hésité de mettre un mot en anglais pour expliquer mon cas, j'aurai mieux fait.
Dans le centre de gestion, je ne croise personne (c'est l'heure de déjeuner) mais il y a des prospectus (en hongrois) qui feront l'affaire. Je commence par les premières tours d'observation des oiseaux. En cours de route, je vois une aigrette dans un champ et plusieurs vols d'oiseaux migrateurs me passent au-dessus de la tête. Près des tours, je ne vois rien et pour cause, elles sont près de petits étangs... complètement secs. Je retrouve tout de même les moutons, vaches et bœufs que j'avais vus à Hortobágy (voir la nouvelle du 29/11/2011).
En allant vers un autre point plus à l'intérieur du parc, je m'arrête une journée pour faire une lessive et quand je repars j'arrive à une zone où il y a de nombreux roseaux donc rien de visible non plus. Enfin si, je verrai de très nombreuses grenouilles qui sautent de tout côté à chaque pas que je fais et presque autant de mésanges. J'entraperçois aussi un très gros rapace (un aigle ? Je sais qu'il y en a) qui me fait sursauter car il s'envole depuis une branche à 3 mètres de moi (je ne l'avais pas vu car je prenais des grenouilles en photos).
Les villages traversés sont effectivement assez originaux et très variés : maisons sur pilotis avec toitures en paille, maisons avec porche, quelques autres avec des façades ressemblant à ce que j'ai vues à Telč (voir la nouvelle précédente). Il y a aussi une église avec de vieilles peintures mais elle est fermée, une ancienne carrière visitable fermée aussi pour cause de restauration et enfin un château baroque du XVIIIème siècle que je ne visite pas (je suis là surtout pour les parcs) mais avec un extérieur assez intéressant.
Je décide d'aller voir le parc national autrichien et récupére dans un office de tourisme une très grande carte de toute la zone classée à l'Unesco, avec plein de détails sur les choses à voir aussi bien en Autriche qu'en Hongrie. Mais beaucoup de photos ne m'inspirent pas (j'ai apparemment vu les villages les plus beaux) et je décide d'aller vers 3 zones où il y a des tours d'observation. La première ne donne rien (juste des bœufs mais très éloignés) et la seconde c'est pire (plusieurs étangs complètement secs).
Je me lance dans une longue randonnée où il y a 7 ou 8 tours d'observation mais là encore tout est à sec, à part un étang où il y a quelques oiseaux de forme canards mais trop éloignés pour voir ce que c'est précisément. Je vois d'autres rapaces, des faucons je pense, dont un qui plonge et remonte avec une proie. Ainsi que de nombreuses libellules et de très nombreux étourneaux. Enfin un avion passe et repasse à une altitude de... 5 mètres au dessus du sol.
Mais cette balade me fait enfin comprendre pourquoi tous les petits étangs sont à sec : il y a des panneaux explicatives qui montrent le secteur il y a 30 ans. Aujourd'hui cela n'a plus rien à voir car il y a de très nombreuses vignes qui se sont implantées avec des systèmes d'arrosage relativement neufs qui doivent s'alimenter directement dans les nappes. Après vérification sur le site internet, le bien a été inscrit en 2001. L'indicateur de conservation du bien (qui sur une échelle de 100 indique s'il est bien préservé ou s'il est en péril) est passé de 0 (parfait état) à 30, ce qui signifie clairement qu'il y a un problème. Ceci dit on est en automne et la situation est sûrement mieux au printemps.
En attendant, de la zone humide il ne reste lors de ma visite que le très gros lac mais entouré de tellement de joncs et roseaux que rien ou presque n'est visible (je verrai juste une autre aigrette). En résumé, un site classé assez décevant.
J'aurai quand même un peu de chance car je trouverai un lieu de bivouac juste à côté d'un petit étang (non signalé sur les cartes récupérées) avec plusieurs aigrettes et hérons (dont une qui, après s'être envolée avec les autres, reviendra se poser sur un arbre pas très loin de moi, faisant plier une branche verticale à l'horizontale).
Je prends alors la direction de Pannonhalma pour voir une abbaye bénédictine de plus de 1 000 ans, même si les bâtiments les plus vieux visibles n'ont "que" 800 ans. Mais en cours de route j'ai des bruits à l'avant de ma voiture (lorsque la route est défoncée d'une part et des problèmes de vibrations quand j'atteins les 100 km/h d'autre part). Je m'arrête dans un garage Toyota qui ferme 15 minutes plus tard pour le week-end. Ils arrivent cependant à détecter un problème sans pouvoir le réparer et me conseille de ne pas trop rouler jusqu'au lundi. Je vais quand même jusqu'à l'abbaye qui n'est plus très loin.
L'abbaye est célèbre car elle abrite la première école créée en Hongrie il y a plus de 1 000 ans (en activité pendant tout ce temps sauf sur une période de 150 ans correspondant à l'occupation turque aux XVIème et XVIIème siècles). C'est également là que fût écrit le premier texte en hongrois en 1055 (une copie est d'ailleurs visible dans la magnifique bibliothèque). Outre cette dernière, la visite guidée (en hongrois mais avec texte en français) se concentre sur l'église, sa crypte et son cloître. On y notera en particulier la très belle porte Speciosa (entre l'église et le cloître), les deux portes en marbre rouge pour accéder à la crypte, des colonnes avec de beaux chapiteaux sculptés et des plafonds et murs avec des fresques. L'abbaye contient également un jardin médicinal et des vignes mais ils ont été créés il y a moins de 5 ans, les originaux ayant disparu au cours de l'histoire.
Je m'installe alors pour attendre le lundi et l'ouverture du garage. Je passe ma journée du dimanche à lire et vérifie l'état des deux batteries de la voiture. L'une semble morte mais comme j'ai peu roulé depuis une semaine, cela demande confirmation. Chez Toyota, ils auscultent la voiture pendant près de deux heures sans trouver grand chose selon eux. Je fais un tour avec un des garagistes, tout semble ok. Je paie la facture que je trouve un peu chère mais comme mes problèmes ont apparemment disparu, je ne dis rien. Par contre, ils avaient une batterie Toyota correspondant à celle d'origine mais le prix était plus du double d'une batterie normale, alors j'ai évidemment décliné.
Je me dirige maintenant sur Pécs, dernier site classé de Hongrie qu'il me reste à voir. Après plus de 250 km effectués dans la journée sans soucis, je cherche un endroit où dormir et là sur un petit chemin, le bruit à l'avant réapparaît ! Et quelques temps après, le problème de vibration aussi. Après m'être installé, je fais tout de suite un test de démarrage en ne laissant brancher que la batterie suspecte et cela confirme mes tests précédents : elle est définitivement morte. Heureusement quand je remets l'autre, cela repart. Je décide donc d'attendre mon retour en Autriche pour régler ces problèmes.
Pécs est classé pour sa nécropole paléochrétienne du IVème siècle. Cela regroupe quatre zones autour de la cathédrale, deux importantes et ouvertes, les deux autres de moindre intérêts fermées sauf le week-end donc je ne les verrai pas.
Les tombes ont révélé peu d'objets (des pilleurs sont très certainement passés par là), mais les bâtiments sont originaux car ils étaient souvent sur 2 niveaux, l'un à la surface, probablement des chapelles, et l'autre enterré, les chambres mortuaires. Des parties supérieures il ne reste presque rien (le niveau du sol ayant évolué au cours de l'histoire, les plus petits bâtiments se sont retrouvés toutefois enterrés et ceux-là sont assez bien conservés dans leur globalité).
Quelques chambres mortuaires sont très intéressantes, avec quelques sarcophages sculptés et des fresques sur les murs représentant des épisodes bibliques (Noé, Adam et Ève, etc), des motifs floraux ou symboliques, voire les portraits supposés des défunts. Au niveau de l'architecture, on notera principalement un bâtiment intéressant, le plus grand (mais aucune tombe n'y a été trouvée), de forme rectangulaire avec 7 alcôves circulaires (3 sur chaque côté de la longueur et un au sommet).
Il est malheureusement difficile de faire des photos correctes car des échafaudages ont été installés à différentes hauteurs pour avoir divers points de vues des tombeaux et bâtiments, ce qui est très bien sur le principe sauf qu'il n'y a pas beaucoup de place donc ils sont souvent très près des ouvrages et il est impossible d'avoir un recul correct sans en avoir un dans le viseur.
J'ai fini la Hongrie (et vu tous les biens qui y sont classés hormis Budapest visitée il y a plusieurs années). Je remonte alors vers l'Autriche pour visiter la ville de Graz où je suis arrivé il y a 2 jours. J'ai commencé à chercher une nouvelle batterie mais les prix sont assez élevés (beaucoup de modèles allemands mais de 20 à 30% plus chers que les prix là-bas). Comme j'y retourne bientôt, je me dis que je peux attendre jusque là. Pour les bruits à l'avant, je ne m'en suis pas encore occupé car j'ai vraiment du mal à les reproduire et j'en ai un peu marre de passer du temps chez des garagistes qui ne trouvent rien.
Après la visite de la ville de Graz (centre historique et château), je remonterai en diagonale pour voir les 2 derniers sites de ce pays, puis repasserai en Allemagne.