Après Reims, me voilà à Compiègne pour voir l'église Saint-Jacques de style gothique, classée à l'Unesco car sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle.
|
Extérieurement comme intérieurement l'architecture est relativement classique (une église plutôt belle) mais elle contient plusieurs éléments intéressants : des fonts baptismaux en marbre, un banc d'œuvre sculpté du XVIème siècle mais surtout de très nombreuses reliques (plus de 150) dont le voile de la Vierge avec des tâches qui seraient du sang de Jésus sur la Croix, des fragments de la Croix et de la couronne d'Épines, des reliques de quelques Apôtres et saints, des ossements d'autres saints et du roi Saint Louis, etc.
Étonnamment, bien que tout cela me paraisse exceptionnel, peu de pèlerins sont visibles (je pense même qu'il n'y en avait aucun) pour rendre hommage à cet inventaire. Autre étrangeté, le site Wikipédia qui fait pourtant une longue description de l'église et de son contenu n'en parle pas du tout. Peux-être que la présentation des reliques contribue à tout cela : à part le voile de la Vierge, bien mis en évidence, toutes les autres sont entassées dans toute petite chapelle fermée par une grille et il est impossible de les discerner clairement les uns des autres.
|
Je pars ensuite pour Folleville, entre Compiègne et Amiens, pour voir une autre église classée en tant qu'étape sur le chemin de Saint-Jacques. Mais en cours de route, je m'arrête quelques minutes car mon œil a été attiré par l'abbaye de Saint-Martin-aux-Bois du XIIIème siècle, fermée au public mais dont l'architecture extérieure est assez imposante, un gros cube sans clocher ni tour. J'apprendrai plus tard qu'elle fut un des premiers bâtiments de France classé aux monuments historiques puisque figurant sur la toute première liste de 1840.
|
A Folleville, l'église Saint-Jacques le Majeur (le fameux Apôtre enterré à Saint-Jacques-de-Compostelle) et Saint-Jean-Baptiste est étonnante car en 2 parties, une nef du XVème siècle (dédié à Saint-Jacques) avec un plafond en bois (coque de navire inversée) et un chœur du XVIème (dédié à St-Jean-Baptiste) entièrement en pierre. Mais ce qui se remarque le plus est la magnificence des tombeaux en marbre de Carrare situés dans des niches admirablement sculptées (les tombeaux sont ceux d'une part d'un seigneur local mais qui fût aussi gouverneur de Gènes et de sa femme et d'autre part de leur fils et de sa femme) ainsi qu'un magnifique relief sculpté dans l'abside.
Sous ce relief il y avait autrefois une mise au tombeau du Christ apparemment toute aussi splendide (de ce que j'ai pu voir d'une photo présente dans l'église) mais elle a été transférée dans une autre église.
|
J'arrive à Amiens, une rare ville classée à l'Unesco pour 3 raisons différentes. La cathédrale elle-même est classée 2 fois, d'abord comme cathédrale en tant que telle et une seconde fois en tant qu'étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Il y a également un beffroi figurant dans la liste des 56 beffrois de France et de Belgique classés.
|
La cathédrale Notre-Dame du XIIIème siècle de style gothique, la plus grande en volume de France, est remarquable principalement pour ses 3 portails de la façade principale avec des tympans de porches magnifiques (l'un représente le Jugement dernier), de multiples statues (Apôtres, saints, anges et rois) toutes portées par des figurants (les anonymes ayant participé à la construction mais aussi des animaux fantastiques) et en dessous de très nombreuses scènes sculptées dans des 'trèfles' (médaillons ayant cette forme) où l'on trouve des représentations des saisons, des signes zodiacaux, d'épisodes bibliques ou de la vie de rois.
A l'intérieur, je noterai surtout un labyrinthe splendide, une clôture de chœur polychrome magnifiquement sculptée et des reliefs dans le transept très riches. Par contre je suis très déçu par la chaire et le chœur car dans un style baroque qui dénote complètement avec le style gothique du reste de la cathédrale. Enfin autre déception, les stalles du chœur, supposées être les plus belles du monde du fait de ses sculptures sur bois, sont pratiquement impossibles à voir car adossés à la clôture du chœur et visibles que de loin depuis la grille fermant ce chœur (détail d'une extrémité des stalles sur la dernière photo).
|
Le beffroi d'Amiens est le premier de France que je vois (j'en avais vus de nombreux en Belgique) et il est sans intérêt notoire hormis sa forme originale (base carrée surmontée d'une seconde partie plus circulaire).
|
Je monte ensuite jusqu'à Abbeville pour voir un autre beffroi classé, mais lui non plus ne m'emballe pas (simple tour surmontée d'une toiture pyramidale).
Celui de St-Riquier est nettement mieux, une tour surmontée dans les coins de 4 tourelles avec une cinquième en leur centre. Je visite également la belle abbaye de cette ville (non classée), de style gothique, avec une belle façade, une architecture intérieure intéressante, un chœur baroque avec jubé, stalles et clôture s'intégrant bien et un statuaire assez riche.
Le beffroi de Doullens ne valait pas vraiment le détour mais ce n'est pas le cas de celui de Lucheux, assez imposant et situé sur une porte de la ville.
|
J'arrive ensuite à Arras classée 2 fois pour son beffroi et sa citadelle de Vauban. La citadelle est sans intérêt, très incomplète avec une seule porte sans cachet. C'est de loin la moins belle de toutes celles classées à l'Unesco (de celles que j'ai pu voir).
Par contre le beffroi est splendide, construit au XVème et XVIème siècle dans le style gothique et dominant la ville de ses 77 mètres. Mais Arras mériterait également d'être classée pour ses 2 magnifiques places entourées de maisons aux façades de style Renaissance comme à Telč en République Tchèque ou dans certaines villes allemande. L'hôtel de ville, au pied du beffroi, est aussi très beau, notamment sa toiture très originale.
|
|
|
Le beffroi de Cambrai n'est pas spécialement beau, mais il est assez imposant du fait de sa hauteur (62 mètres) et de son côté assez effilé.
Celui de Douai est nettement plus intéressant (c'est le seul que j'ai visité jusqu'à maintenant) : situé sur l'hôtel de ville, il contient un magnifique carillon de 62 cloches dont une de plus de 5 tonnes. Il est surtout remarquable pour sa toiture, très richement décorée.
|
Douai sera ma porte d'entrée du bien classé à l'Unesco intitulé 'bassin minier du Nord-Pas de Calais'. Ce bien englobe 109 sites, certains étant eux-même composés de plusieurs éléments distincts.
|
On y trouve en particulier des terrils bien sûr (parfois totalement colonisés par la végétation) et des sites paysagers (nombreux étangs notamment) avec la faune qui va avec : hérons, aigrettes, cormorans, cygnes, canards, oies cendrées, foulques, grèbes huppés, ouettes d'Egypte (très rare en France mais en photo dans la série de gauche), libellules (dont une Aeshna affinis mâle prise en photo en vol !), papillons (Paon-du-jour en photo), scarabées, grenouilles, lapins, renard. |
Il y a également : - des chevalets (ou chevalements = tours en général métalliques servant à monter/descendre les mineurs via des cages d'ascenseur), - des lignes de chemin de fer, - des fosses (certaines très originales car reconverties en églises ou logements à leur fermeture ; beaucoup de fosses sont à l'air libre fermées par une simple plaque sertie type égout), - des centres miniers, - des monuments commémoratifs. |
|
|
Mais ont été classées aussi des cités ouvrières (les fameux corons), des maisons de cadres ou de patrons (châteaux), des écoles, des églises (des vraies, pas d'anciennes fosses), etc.
Je décide de voir tout ce qui se trouve à l'est de Douai, ce qui fait un peu plus de 30 sites différents. J'y passerai près d'une semaine très intéressante, avec de nombreuses randonnées sur des terrils (ou autour, certains étant d'accès interdit car ils brûlent, souvent naturellement, transformant schistes noirs et restes de charbons en schistes rouges).
J'ai particulièrement apprécié certaines cités à l'architecture en briques magnifique où les toitures redescendent parfois sur les façades et avec de très nombreuses maisons abondamment fleuries.
|
Pendant cette dernière période, j'ai donc (cf. ma précédente nouvelle) fait une ultime réparation sur ma voiture, réparation qui n'a cependant toujours pas réglé mon souci de bruit. J'ai donc décidé d'inspecter moi-même ma voiture et en 5 secondes (je ne plaisante pas), j'en avais trouvé la cause : des boulons qui tiennent la plaque protectrice sous le moteur et la boîte de transmission qui étaient tout simplement desserrés. En 15 minutes, je resserre tous ceux qui le nécessitaient et depuis c'est impeccable : je peux rouler sur des pavés sans avoir l'impression de traîner derrière moi tout un lot de casseroles. C'est quand même incroyable que je sois passé dans autant de garages Toyota sans qu'aucun ne trouve la solution : le bruit, hélas intermittent et difficile à reproduire sauf avec une route pavée, était apparu la première fois en Hongrie et aucun des garagistes Toyota hongrois, autrichiens et français à qui j'avais 'montré' ce problème, au total 5 garages différents, n'ont été capable d'en trouver la cause !
Mais maintenant j'ai une autre problème : quand il fait trop chaud, mon ordinateur ne semble pas apprécier car le ventilateur se met à tourner au maximum et 10 secondes plus tard tout s'éteint d'un seul coup ! Sûrement des problèmes de contacts (j'ai depuis longtemps des boutons lumineux servant à modifier le volume du son qui ne s'allument plus, mais ce n'est pas vraiment un souci car je passe par Windows). Solutions : au début, je mettais mon PC dans mon... frigo. Mais cela prenait du temps pour le refroidir et mes aliments prenaient la chaleur (devant vider complètement le compartiment). Maintenant, 5/10 minutes sous une bouche d'aération avec la climatisation en marche suffisent pour le relancer : mais ce n'est quand même pas très pratique.
Je viens de passer en Belgique, à venir dans la prochaine nouvelle.