J'arrive assez tard à la frontière entre le Guatemala et le Honduras proche du bien archéologique de Copán. Les formalités pour sortir sont assez rapides : je garde le papier d'importation où ils mettent juste un tampon de sortie provisoire puisque je reviendrai ensuite (voir la nouvelle précédente) et ils me tamponnent mon passeport pour la sortie, tout cela gratuitement. Je leur fournis des photocopies de certains de mes papiers, j'avais prévu le coup cette fois-ci. Ils me précisent que la nouvelle entrée sera aussi gratuite. Mais pour le Honduras cela se passe mal, ils veulent pour la voiture une multitude de photocopies et je n'en ai pas fait assez, vu l'heure tout est fermé donc je ne peux pas entrer pour l'instant. Ils m'annoncent aussi un prix pour l'importation totalement dissuasif. Je décide donc de dormir entre les deux pays (officiellement je suis quand même au Honduras car j'ai pu obtenir un visa : j'ai payé en dollar, le douanier n'avait pas de monnaie mais il y avait quelques hommes comme à l'entrée du Guatemala avec des liasses de billets et il en a fait avec un d'entre eux). Je ne fais aucun change car je ne veux pas renouveler la mauvaise expérience de mon entrée au Guatemala (voir nouvelle précédente) en espérant que je pourrai payer avec une de mes cartes de crédit.
Le lendemain matin je laisse ma voiture là, je traverse à pied la frontière et prends un bus pour la ville proche du bien classé (moins d'un euro le trajet : le chauffeur est honnète, je paie en utilisant l'argent rendu par le douanier, je crois que c'est la monnaie du pays, je n'ai pas fait attention qu'il m'a donné des dollars, je donne donc trop au chauffeur et il me rend le change exact en monnaie locale). Je finis à pied jusqu'à l'entrée du site archéologique. Pas de chance leur terminal bancaire ne marche pas (avec aucune de mes cartes de crédit) alors je dois retourner en ville où je trouve un distributeur qui fonctionne avec ma carte MasterCard (ce qui me confirme que le souci au Guatemala vient bien de leur système informatique, voir la nouvelle précédente).
Copán regroupe une zone principale, une autre appelée les sépultures situées à un peu plus d'1 km, deux musées et différents endroits assez dispersés dans la vallée. Les deux premières zones sont incluses dans un même billet mais les musées sont à part. Dans la zone principale on peut prendre aussi un billet spécifique pour ce qu'ils appellent les tunnels permettant d'entrer dans des pyramides mais c'est très cher et j'ai lu qu'il n'y avait pas grand chose à voir alors je ne le ferai pas : je visiterai les deux zones, les deux musées et un des endroits de la vallée situé sur mon chemin. Tout cela me prendra la journée complète mais je pourrai sans problème prendre un bus pour le retour à la frontière. Après le tampon de sortie du Honduras, je retrouverai ma voiture et repasserai sans difficulté et assez vite au Guatemala.
La ville de Copán fut le centre politique de la région sud-est du territoire maya. Le secteur fut habité à partir de 1500 avant J.-C. mais son apogée démarre au Vème siècle de notre ère jusqu'au IXème siècle avec une dynastie de 16 rois successifs (il y a sûrement eu d'autres rois ensuite mais on n'en a aucune trace).
Beaucoup d'édifices furent modifiés au cours du temps, certaines pyramides étant le résultat de la superposition de plusieurs bâtiments.
La pyramide 16 est la plus remarquable car elle conserve en son sein un temple incroyablement décoré : mais vu le manque de lumière, le peu d'espace et de recul disponible pour bien l'apprécier et le rendre accessible au public, une réplique a été dressée dans le musée du site. La pyramide 26 est également réputée à cause de son escalier aux hiéroglyphes.
Le site se caractérise par de nombreuses stèles. La plus étonnante est la stèle B au sommet de laquelle on trouve l'un des plus grands mystères de la civilisation maya : des éléphants y sont gravés alors que cet animal n'a jamais été présent en Amérique. D'autres éléments étonnants (turban, chapeau chinois, fausse barbe) soutiendraient l'idée qu'il y ait eu des contacts entre l'Asie et les Mayas. Mais d'autres dénoncent une interprétation moderne erronée, ces éléphants ne seraient en fait qu'un bout de mâchoire d'un monstre cosmique. Pour soutenir cette hypothèse, on peut les rapprocher des rochers zoomorphes de Quirigua (voir la nouvelle précédente) où des monstres tous aussi étranges que ces "éléphants" sont sculptés.
On trouve également plusieurs autels dont le plus célèbre est l'autel Q, mémoire historique de la cité, sur lequel les 16 premiers rois successifs de Copán sont représentés.
Enfin on notera plusieurs jeux de pelote (un est en bon état), des résidences avec des façades ornées de bas-reliefs et de sculptures et plusieurs sépultures qui contenaient parfois de nombreux objets funéraires.
Au milieu des gravats on tombe souvent sur des pierres sculptées qui faisaient sûrement partie d'édifices aujourd'hui démolis.
En bref, un bien magnifique qui valait largement le déplacement.
Le second jour de mon retour au Guatemala j'observe une scène étonnante, un chat se promène tranquillement en longeant les murs et trois oiseaux, des bruants lignés, le suivent en se perchant au dessus de lui et en poussant de nombreux petits cris que le chat fait mine d'ignorer. Le soir en me réinstallant sur le même lieu de bivouac je suis contrôlé par la police, 3 voitures arrivant presque en même temps et déversant environ 10 policiers. Mais l'ambiance est bon enfant, ils plaisantent, rigolent beaucoup entre eux et finalement repartent après avoir contrôlé longuement mes papiers et fouillé succinctement la voiture.
La route pour rejoindre la capitale Guatemala est longue et fatigante, elle est sinueuse, pentue en montées et descentes successives et très fréquentée par des camions surchargés impossible à doubler qui n'avancent qu'à 30 ou 40 km/h. En arrivant je suis impressionné par la pollution, l'air est presque irrespirable : la ville est située dans une cuvette à 1500 mètres d'altitude avec des collines autour dépassant les 2000 mètres et ceci explique peut-être cela. Il y a aussi beaucoup de bouchons alors que je ne suis qu'en périphérie et je mets pas mal de temps pour passer de l'est à l'ouest de la ville. Je pensais y rester quelques jours pour m'occuper de mon site Internet mais je préfère rejoindre directement Antigua Guatemala, classée à l'Unesco.
Antigua Guatemala fut fondée au XVIème siècle et a été pendant deux siècles la capitale du Royaume du Guatemala (qui recouvrait l'ensemble des pays d'Amérique centrale depuis le Guatemala actuel jusqu'au Costa Rica mais aussi l'État du Chiapas au Mexique). Elle fut plusieurs fois détruite ou fortement endommagée par des incendies, inondations, éruptions volcaniques et séismes à tel point qu'à la fin du XVIIIème siècle, suite à un tremblement de terre particulièrement fort, il fut décidé de déplacer la capitale sur un autre site (la ville actuelle de Guatamala). Quelques personnes restèrent cependant sur place et la cité a donc perduré jusqu'à aujourd'hui.
Antigua Guatemala est classée pour ses monuments historiques. Beaucoup ont cependant été détruits et n'ont jamais été reconstruits. J'avoue avoir été assez déçu, très peu de bâtiments ont un réel intérêt, rien à voir avec ce qu'on peut trouver au Mexique.
J'ai terminé le Guatemala, ayant vu les 3 biens classés à l'Unesco. J'y reste cependant encore quelques jours histoire de consommer un peu mon visa. Le soir de Noël, je dors près de l'entrée d'un quartier privé fermé par une barrière, les gardiens l'acceptant et voulant même que je me rapproche pour être dans le champ de vision de leur caméra de surveillance histoire d'assurer ma propre sécurité, sympa. A minuit pile, je ressors de la voiture : les gens tirent des feux d'artifice de partout, cela explose tout autour de moi, c'est parfois très proche (une vingtaine de mètres), c'est vraiment impressionnant. Je comprends mieux maintenant pourquoi j'ai vu autant de vendeurs ambulants de fusées, la vente en est libre ici et les gens ne se privent pas, c'est clairement festif. Cela change de la France où le principe de précaution muselle tout sans pour autant empêcher les accidents.
Au Guatemala j'ai enfin retrouvé un diesel de qualité, ma voiture s'est remise à consommer sous les 10 litres au 100 km, cela change du Mexique. Hélas cela ne va pas durer et dans les pays suivants la qualité redeviendra médiocre. Ayant eu des difficultés pour m'approvisionner en gaz au Mexique, j'ai fait l'achat ici d'un nouveau réchaud fonctionnant avec des cartouches, j'ai donc maintenant trois types de raccord possible.
Le 28 décembre je prends la direction de la frontière : la sortie du Guatemala comme l'entrée au Salvador sont gratuites y compris l'autorisation d'importation temporaire et tout se passe sans problème. J'avais refait mon stock de photocopies de mes papiers et j'en avais assez cette fois-ci. Je m'étais aussi débarrassé de mon argent dans un supermarché, je n'ai donc plus un centime sur moi.
Je suis impressionné par la saleté du Salvador, l'odeur par ma fenêtre ouverte est très désagréable à beaucoup d'endroits, il semblerait que beaucoup de chiens morts pourrissent sur les bords de la route sans personne pour les ramasser, avec la chaleur bonjour l'hygiène.
Sur le trajet pour rejoindre un site archéologique classé à l'Unesco, je m'arrête dans une grande ville à la recherche d'un distributeur. Je traverse à pied un marché, il y a des immondices partout et cela pue à la limite du supportable, même en ville ils ne font pas le nécessaire. Le distributeur qu'on m'avait indiqué n'accepte pas ma carte, cela recommence comme au Guatemala. Heureusement il y a ici beaucoup de banques et chacune a son système, je teste 7 ou 8 machines avant d'en trouver enfin une qui me fournit des dollars, la monnaie officielle du pays.
Après avoir repris la route je me retrouve dans un gros bouchon sur la 2x2 voies, cela avance au compte-gouttes et je me dis qu'il a dû y avoir un accident. Finalement non, c'est la police militaire qui a fermé la voie de gauche, mis des cônes sur la voie de droite juste derrière et un homme se tient là, mitraillette en bandoulière et jambes bien écartées, on est obligé de faire un brusque crochet sur la voie de gauche pour poursuivre la route. Une voiture de police est garée sur l'accotement, il y a d'autres policiers mais qui discutent entre eux, ils restent là sans s'occuper de nous, n'arrêtent ni ne contrôlent personne, on dirait qu'ils veulent juste nous impressionner. Plus loin un autre poste de police est installé de la même manière mais vu que tout le monde est arrêté au premier, il n'y a presque personne sur la route et cela passe sans problème.
J'ai mis un peu de temps pour trouver le village archéologique de Joya de Cerén, sur le site Internet de l'Unesco les coordonnées GPS tombe au milieu de nulle part et une carte définit un périmètre très large correspondant à une zone potentiellement remplie de vestiges mais sans indiquer la localisation précise de ceux déjà mis à jour. En plus la carte englobe un autre site archéologique mais qui ne correspond pas à ce qui a été réellement classé, je m'en rends compte avant d'y aller grâce aux photos de google earth. Après avoir finalement repéré grâce à ce logiciel et d'autres photos d'utilisateurs le bon endroit, je décide d'aller voir les deux.
Le premier, les ruines de San Andrés, a peu d'intérêt, il y a une minuscule acropole qui a été très peu fouillée et une pyramide un peu plus haute que le reste mais qu'il n'est pas possible d'aller voir car de hautes herbes empêchent de s'en approcher et de loin, elle apparaît masquée sous des broussailles. Heureusement il y a un petit musée avec peu d'objets mais assez intéressants.
Joya de Cerén est beaucoup mieux. C'était un petit village de cultivateurs mayas construit avec des matériaux sensibles au temps : principalement du bois et de l'argile. Mais une éruption volcanique au VIIème siècle de notre ère l'a recouvert d'une épaisse couche de cendres (entre 4 et 6 mètres) mélangée à des roches volcaniques qui ont hélas un peu abîmé les maisons, puis d'autres volcans apportèrent leurs contributions dans les siècles qui suivirent (2 mètres supplémentaires), le cachant pendant plus de 1400 ans. En 1976, un fermier en creusant des fondations profondes pour installer un gros silo à grains l'a mis à jour et depuis cette date de nombreuses fouilles y ont été réalisées. C'est très certainement le seul village de ce type dont il reste des traces aujourd'hui.
Le site est constitué de 18 bâtiments mais seuls 10 ont été explorés. Il y a des habitations, des bâtiments de stockage, un bain, un édifice commun et des espaces pour les cérémonies. Des plats et vases avec des dessins particulièrement bien conservés ont été aussi retrouvés.
J'ai (déjà) fini les biens classés à l'Unesco pour le Salvador car en fait c'est le seul. Je vais maintenant passer au Nicaragua via le Honduras, une route obligatoire et normalement sans problème.
Mais avant cela je fais un petit tour en longeant la côte. Je dors ma seconde nuit garé juste devant un poste de police : en arrivant dans un village au bord d'une baie, je passe devant et en voulant prendre une rue, un policier me fait de grands signes et me dit que je ne dois pas aller par là car c'est dangereux. Il me demande ce que je cherche, je lui réponds que je veux juste trouver un endroit pour dormir dans ma voiture et il me propose de rester là, ce que j'accepte. J'y passerai une bonne nuit.
Les jours suivants je vois en cours de route de hauts volcans, de belles plages et plusieurs oiseaux intéressants.
La sortie du Salvador est rapide, moins de 15 minutes malgré qu'il y ait pas mal de monde. Je ne me suis pas débarrassé de ma monnaie cette fois-ci car le dollar étant une monnaie internationale, cela pourra toujours servir (le dollar est d'ailleurs la monnaie officielle du Panama où j'irai plus tard) : au contraire j'en ai refait un stock.
L'entrée au Honduras est beaucoup plus longue, il me faut une heure pour obtenir un visa (presque donné, payé en dollar) et un permis d'importation temporaire très cher (presque 40 $) par rapport aux autres pays surtout que je n'en ai besoin que pour quelques heures (ma traversée du pays ne durera que deux heures vingt). Les derniers kilomètres avant d'atteindre l'autre frontière sont en très mauvais état, il y a de gros trous partout qui obligent à faire de grands zigzags, cela faisait longtemps que je n'avais pas roulé dans de si mauvaises conditions. Les formalités de sortie du Honduras sont expéditives, il me reste un peu de monnaie de mon premier séjour dans ce pays (à Copán) que je dépense dans une échoppe juste avant de me présenter à l'entrée du Nicaragua.
Encore une heure pour désinfecter la voiture, obtenir un visa que je trouve un peu cher (par rapport à ce que j'avais lu sur Internet) et obtenir un permis d'importation temporaire. On me fait payer 12 $, je crois que c'est pour ce dernier mais en fait c'était gratuit, je paie pour une assurance de la voiture mais je ne m'en rends compte que le lendemain en cherchant dans mon dictionnaire la signification du mot "seguro" écrit sur le papier qu'on m'a remis (ce qui fait que je suis doublement assuré dans ce pays puisque l'assurance prise au Guatemala fonctionne aussi ici). Il y avait 5 ou 6 femmes pour s'occuper de mon permis (une travaillant, les autres tournant autour) qui discutaient et rigolaient beaucoup. Lorsque je vais pour payer l'assurance ils se rendent compte qu'elles se sont trompées en écrivant mon numéro d'immatriculation, je suis obligé d'y retourner et elles passent pas mal de temps à se demander comment rattraper cette erreur : finalement une des femmes rajoute une phrase avec le bon numéro en bas du papier, signe et met un coup de tampon. Trois gamins m'ont servi de guide, ils n'ont pas fait grand chose, ils me suivaient plutôt que d'être devant moi mais je laisse un dollar de pourboire à l'un d'entre eux et leur fait comprendre qu'ils devront se le partager (à diviser en trois, je ne sais pas comment ils ont fait...).
Je reprends la route, direction León classée pour sa cathédrale. En passant je vois de beaux volcans, je suis assez tenté de monter sur un d'entre eux mais on est le 31 décembre et je veux envoyer des SMS à minuit, j'ai donc besoin d'être sûr d'avoir du réseau et je ne m'arrête qu'arrivé à destination. Là un homme m'aborde, il est enseignant, parle 5 ou 6 langues dont le français sans aucun accent. Il m'aide à trouver une banque pour récupérer de l'argent puis me conseille un restaurant correct et pas cher, il est déjà 16 heures et je n'ai pas encore mangé. Je lui offre à boire sans qu'il n'ait rien demandé puis le congédie, il voulait me servir de guide mais je me débrouille bien tout seul et je veux être tranquille pour faire mes SMS. Je change de restaurant car ils n'ont pas de Wifi et je passerai le réveillon à pianoter sur l'ordinateur. Mais je ne veux pas être attablé quand le minuit local sonnera, je décide de sortir de la ville pour aller bivouaquer car il y a un monde fou partout, certaines rues ont même été privatisées, les gens s'étant installés pour pique-niquer en famille et passer le réveillon dehors. A minuit j'assiste à nouveau à de nombreux tirs de feux d'artifice mais je suis un peu loin et je ne vois pas grand chose, j'entends surtout les explosions.
Le lendemain je retourne dans le restaurant pour faire un peu de Skype, le plat est cher et pas très bon (comme la veille), je consomme plus que d'habitude pour l'occasion (comme la veille). Cela ne suffit apparemment pas, alors que le restaurant n'est pas plein on me demande de partir, ils ont le toupet de me dire que je dois consommer pour pouvoir utiliser Internet !
Je serai très déçu par la cathédrale construite entre le milieu du XVIIIème siècle et le début du XIXème. Clairement je ne comprends pas qu'elle puisse avoir été classée à l'Unesco qui la décrit comme ayant un intérieur sobre, ce qui est bien le terme. Je fais ensuite un peu d'Internet assis sur un banc sur la place devant l'édifice (l'enseignant m'avait dit qu'il y avait là un accès gratuit) mais c'est très lumineux alors je ne vois pas grand chose et je repars vite pour le bien classé suivant, les ruines de León Viejo.
La ville fut fondée en 1524 ce qui en fait une des premières colonies espagnoles. Elle fut complètement abandonnée en 1610 à cause de son emplacement rendant difficile le commerce et l'économie (manque de main d'œuvre), de l'épuisement d'une mine d'or mais surtout à cause de nombreux séismes. Elle est donc un témoin idéal des premières villes du Nouveau Monde pour mieux connaître l'urbanisme, l'architecture et les matériaux utilisés. Il ne reste malheureusement pas grand chose, les ruines sont très abîmées. De plus, plusieurs ouragans (1982, 1988, 1998) ont fait beaucoup de mal aux excavations déjà effectuées.
Juste à côté le volcan Momotombo domine le site : ce que je ne sais pas, c'est qu'il s'est réveillé un mois plus tôt après 110 ans de sommeil et que le matin même de ma visite, une impressionnante explosion a eu lieu (page d'actualité ici). Et un mois et demi plus tard, le 21 février une éruption particulièrement violente aura lieu (vidéo disponible ici). Mais je n'ai rien vu, pire en voyant le volcan je me suis demandé si c'était possible de le gravir, il me semblait sympa !
J'ai fini les biens classés à l'Unesco pour le Nicaragua puisqu'il n'y en a que deux. Avant de descendre au Costa Rica je décide d'aller voir un volcan, il serait temps vu le nombre que j'ai croisé.
Je jette mon dévolu sur le volcan Masaya. C'est le nom du parc national mais en fait il y a deux volcans côte à côte, le Masaya et le Nindiri et c'est ce dernier qui est le plus intéressant car il est actif. Je passe la nuit sur le parking près de l'entrée du parc. Une des caractéristiques originales du site est la présence de conures de Ridgway, des perroquets qui nichent dans un des cratères sans être dérangés par les gaz toxiques. Je n'en verrai hélas aucun mais je me rattraperai avec d'autres oiseaux et des singes capucins.
L'activité du Nandiri s'est brusquement renforcée 3 semaines avant ma visite avec la formation d'un petit lac de lave au fond du cratère Santiago mais on ne peut rien voir depuis le bord. Le lac s'agrandira petit à petit, deux jours après mon passage il sera visible sur des photos satellite et un mois plus tard il était possible de le voir du bord. Je n'ai pas vérifié mais à mon avis le parc a dû être fermé car en parallèle les émissions de gaz se sont faites de plus en plus fortes et la lave sur le lac est devenue très active (voir la vidéo impressionnante sur cette page).
En poursuivant la route j'aperçois un lac (d'eau celui-là) qui me plaît, je fais un crochet et m'arrête un peu au dessus (il est très encaissé). Bien m'en a pris car c'est une réserve naturelle (du lac Apoyo) où je peux voir des singes hurleurs particulièrement bien éclairés et quelques oiseaux plus que sympathiques.
La zone est très prisée, il y a d'un côté de riches villas avec une belle vue sur le lac et de l'autre des maisons en pas très bon état d'où on ne voit rien. En prenant une route pour me rapprocher des berges je tombe cette fois-ci uniquement sur des villas cossues qui se sont appropriées les bords du lac, totalement inaccessibles. Mais trois jours plus tard (en changeant de lieu de bivouac) je trouverai de l'autre côté un petit sentier assez raide qui m'amènera sur les rives et me permettra de voir d'autres beaux oiseaux.
Je n'avais pas prévu de rester aussi longtemps à proximité mais le lendemain en traversant la ville de Granada je suis surpris par la qualité des bâtiments nettement plus intéressants qu'à León alors j'en fais le tour. Elle fut fondée au XVIème siècle et renferme de très nombreuses maisons coloniales hautes en couleurs. La ville est en fait l'attraction touristique la plus visitée du Nicaragua et elle le mérite.
Il y a beaucoup d'endroits avec des accès Wifi et je décide d'en profiter en restant quelques jours. Je veux aussi régler mon problème d'amortisseur à l'arrière mais je ne trouve bizarrement aucun garagiste avec une fosse ou un élévateur alors je dois encore patienter.
J'ai lu sur un forum que le visa délivré à l'entrée du Guatemala était aussi valable pour les autres pays d'Amérique centrale dans le sens où on ne peut rester plus de 3 mois pour l'ensemble de ces pays. Alors je dois maintenant passer au Costa Rica, très riche et dont la visite va me prendre un certain temps. Cette information s'avérera complètement fausse (j'imagine que plusieurs personnes se sont fait arnaquer par des douaniers comme moi-même avec la police à Mexico) et je regrette aujourd'hui d'avoir traversé trop vite certains pays où beaucoup d'autres choses m'intéressaient et sur lesquelles je me suis senti obligé de faire l'impasse.
Je m'arrête là pour cette nouvelle, à venir le Costa Rica et le Panama où je suis actuellement.