Pas mal de temps s'est écoulé depuis ma dernière nouvelle : comme il me restait beaucoup de choses à voir avant de revenir chez moi avant la neige, j'ai mis l'accent sur mes déplacements. Je mettrai à jour mon site plus tard, promis (je sais, y a du boulot !).
Après avoir visité Salamanque, je suis parti plein ouest jusqu'au Portugal (avec à nouveau un changement d'heure, une heure de moins qu'en France), d'abord dans la vallée de la Côa pour voir des gravures rupestres puis jusqu'à Porto en suivant le fleuve Douro bordé de nombreuses vignes.
Je suis alors remonté vers le nord vers Guimarães avant de repasser en Espagne (retrouvant l'heure de la France) jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle tout en traversant une véritable tempête : forte pluie, vent violent avec à la clé à plusieurs endroits des arbres tombés en travers de la route (dont un qui devait l'être depuis pas longtemps car il bloquait complètement la circulation dans les deux sens et j'ai dû patienter jusqu'à ce qu'on le dégage).
A Saint-Jacques j'ai bu de l'eau théoriquement potable mais qui ne l'était pas et pendant 3 ou 4 jours j'ai eu quelques soucis inférieurs et supérieurs de digestion mais qui ne m'ont pas empêché d'avancer.
J'ai poursuivi par la Corogne avec sa tour d'Hercule puis avec les remparts de Lugo avant d'aller voir l'ancienne mine d'or romaine de Las Médulas. Je suis remonté ensuite vers Oviedo et ses monuments préromans du Xe siècle puis vers l'est jusqu'aux grottes d'Altamira et consorts pour voir des peintures. Il était interdit d'y prendre la moindre photo ce que je peux comprendre afin préserver ces traces du passé mais c'était aussi le cas à Altamira alors qu'on visite une reproduction de la vraie grotte comme à Lascaux et là je n'ai pas compris pourquoi.
Entre Guimarães et Altamira, outre la tempête j'ai eu pas mal de pluie ce qui m'a permis de tester une nouvelle fois (voir la nouvelle sur la Catalogne) l'amabilité des espagnols. En effet, j'ai réussi à embourber ma voiture vers Oviedo (avec des pneus presque lisses il fallait que cela arrive), ayant glissé en reculant dans un talus boueux (je ne voyais pas grand chose dans mes rétroviseurs extérieurs à cause de la pluie) et mes manœuvres loin de me sortir de là m'ont complètement coincé contre un arbre. J'étais un peu isolé dans un petit bois, j'ai dû marcher jusqu'à un village où j'ai eu du mal à trouver quelqu'un parlant anglais et qui comprenne mon problème sans le voir. Ils ont alors gentiment appelé une dépanneuse. Mais celle-ci ne pouvait monter dans le chemin, sec la veille, tellement c'était glissant. Son conducteur (qui parlait anglais) m'a emmené faire le tour de plusieurs habitations avant qu'on lui indique une ferme ayant un tracteur. La dépanneuse est repartie et moi j'ai attendu que l'agriculteur revienne de ses champs. Sa femme lui a alors expliqué le problème que le conducteur de la dépanneuse avait exposé (car elle ne parlait qu'espagnol comme son mari d'ailleurs). On a ensuite rejoint les lieux, moi à pied et le paysan sur son tracteur (ce qui m'a obligé de courir car même si un tracteur est lent il va toujours plus vite qu'en marchant). Le paysan a accroché ma voiture au tracteur et l'a tiré jusqu'au chemin d'où j'ai pu repartir jusqu'à la route (parfois un peu en crabe dans la dernière partie en descente). Résultat : cela ne m'a rien coûté car ni la dépanneuse ni le paysan n'ont accepté ne serait-ce qu'un verre. Je m'en tire avec un léger creux sur la carrosserie (à l'endroit où la voiture s'appuyait sur l'arbre) et une antenne cassée (elle s'était coincée dans des branches). Rien de grave donc !
J'ai enchaîné avec l'étonnant pont métallique Vizcaya (en fait une sorte de téléphérique horizontal) près de Bilbao, suis redescendu vers Burgos (où les gens stationnent en double file partout, un vrai enfer pour circuler, et passe leur temps à râler dans leur voiture, j'avais jamais vu ça) avec sa cathédrale et son musée archéologique. Direction ensuite le site archéologique d'Atapuerca avant de suivre par la route une partie de l'itinéraire du chemin de St-Jacques de Compostelle (avec quelques arrêts dans des villes remarquables, par exemple Santo Domingo de la Calzada et sa stupéfiante cathédrale habitée officiellement par un coq et une poule). Après les deux monastères de San Millan de Cogolla, me voilà enfin à Logrono située toujours sur le chemin de Compostelle d'où j'écris cette nouvelle.
Je repars ce soir pour la suite : encore quelques villes traversées par le chemin de St-Jaques puis direction le Mont-Perdu dans les Pyrénées où j'espère faire au moins une petite rando. Après cela ce sera le tour de quelques églises romanes du Vall de Boi et je finirai avec une vallée en Andorre et peut-être aussi une dernière balade (il fait très beau actuellement et presque chaud, autour de 18-20°, la météo annonçant même 22° pour demain).
Je repasserai alors en France jusqu'à chez moi en m'arrêtant dans quelques villes situées sur chemin de Compostelle.