La dernière ligne droite a été tout simplement géniale : après avoir traversé quelques jolis villages sur la route du chemin de St-Jacques (et constaté qu'en cette fin octobre, début novembre, il y avait encore pas mal de pèlerins alors qu'ils étaient à plus de 800 km de leur but !), j'ai pu arriver dans le parc national du mont Perdu avant le mauvais temps.
Mais la 1ère nuit de mon arrivée, il pleut avec une limite de la neige à 2300 m. Le lendemain, le temps est couvert mais je décide de faire une randonnée d'environ 6 heures dans la vallée d'Ordesa réputée comme l'un des plus profonds canyons d'Europe, jusqu'au cirque de Soasa et sa belle cascade de la 'queue de cheval'. Le chemin à l'aller est surpeuplé, il faut dire qu'il est très large, presque une piste forestière et beaucoup de familles avec leurs enfants sont là pour ce 1er jour du week-end. Au moment où je finis de manger près de la cascade, il commence à neiger : la limite pluie neige correspond bien à ce qui avait été signalé pour cette journée (1700 m) et je suis exactement à cette altitude. Au retour, je décide de passer par le dessus de la vallée (chemin de F. Pelay, indiqué comme 'très dangereux'), sous un mélange de pluie et de neige. La 1ère partie, dominant les falaises de la vallée, est facile mais la fin est une descente très raide jusqu'au parking, effectivement impossible pour des familles mal équipées, et assez glissante avec la pluie. Mais je passerai sans encombres.
Le lendemain, le temps n'est toujours pas au mieux, je referai juste une petite balade de 45 min sur le site de Ereta de Biés au départ d'un autre canyon très profond (canyon de Niscle) avant de reprendre la route. Cette dernière est splendide, avec des forêts aux couleurs automnales variées. J'arrive alors dans la vallée de Boi, classée au patrimoine mondial pour ses étonnantes églises romanes aux clochers haut perchés.
Dans un des villages, je tombe sur une carte qui indique que le secteur est également un site de randonnées : le beau temps est revenu et je décide de tenter ma chance avant de repartir. Je monte jusqu'au barrage de Cavallérs et dors sur le parking au pied de la paroi du barrage, à l'abri du vent. Le lendemain, je fais une tentative vers un lac au dessus de celui du barrage. Mais au fur et à mesure de ma montée, la neige (au sol) est de plus en plus abondante et je ne peux atteindre mon objectif, le chemin très encaissé et rocheux étant masqué de neige fraiche. Je m'enfonce à plusieurs endroits jusqu'aux genoux et même à un endroit jusqu'en haut des cuisses : je ne suis pourtant qu'à 2050 m. Tant pis, c'était sympa et très tranquille : je n'ai croisé personne sauf des isards.
Je change de vallée pour celle de Capdella, avec le lendemain une nouvelle randonnée, étonnante (nombreux chemins de fer entre 2000 et 2300 m) et magnifique (nombreux lacs entourés de neige fraiche sous un splendide ciel bleu) : ma plus belle depuis longtemps.
Puis je gagne enfin l'Andorre pour une nouvelle sympathique marche dans les vallées de Madriu-Perafita-Claror (classée à l'Unesco).
Je repasse ensuite en France par le col d'Envalira à plus de 2400 m au moment où le soleil se couche, donnant de jolies couleurs aux sommets.
Pendant ma 1ère nuit en France depuis plus de 6 mois, il pleut et la limite pluie-neige est semble-t-il très basse : la semaine que je viens de passer dans les Pyrénées étaient peut-être la meilleure semaine de 2010 pour visiter ce coin, avec un mélange de couleurs automnales, de neige fraîche et de ciel bleu. Y a pas à dire, j'adore les Pyrénées !
La fin : je visite la grotte de Niaux avec ses peintures préhistoriques puis 2 petits villages sans grand intérêt sur un des chemins français de St-Jacques-de-Compostelle. Puis c'est au tour de Toulouse, Albi et Saint-Guilhem-le-Désert de poser devant mon appareil photo.
J'arrive enfin à mon point de départ le 11/11 vers 23 heures, après 206 jours (presque 7 mois) d'éloignement, 206 nuits à dormir dans ma voiture, plus de 8 300 photos et 14 509 km parcourus à travers principalement l'Espagne et le Portugal.
La suite ? Apporter quelques modifs à mon organisation, mettre à jour mon site, préparer tout ce qui sera nécessaire pour partir vraiment sur les autres continents.