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Grèce - 7 nouvelles par monTdM du 03/02/2012 au 15/02/2012
Turquie - par monTdM le 30/01/2012 Je passe ma dernière nuit en Bulgarie dans un champ recouvert de neige gelée et me réveille dans le brouillard avec les arbres aux alentours complètement givrés. J'arrive assez vite sur une voie rapide et constate qu'elle mène apparemment directement à la frontière turque. Je décide alors de la quitter temporairement car j'ai avec moi pas mal de déchets, recyclables pour certains, et je veux m'en débarrasser avant de passer la douane. J'ai de la chance car je trouve rapidement des poubelles qui vont bien dans une petite ville et je peux regagner ainsi la voie rapide l'esprit tranquille. En arrivant à la frontière, une longue file de camions est arrêtée sur la bande d'arrêt d'urgence mais toutes les voitures poursuivent sur la 2x2 voies, alors je fais de même, en espérant que je ne resterai pas coincé un peu plus loin mais c'est bon. La traversée de la frontière est assez longue (un peu plus d'une demie-heure), non pas parce qu'il y a du monde mais parce que je passe plusieurs contrôles de douanes et de police successifs, des fois pour montrer mes papiers, des fois pour ma voiture. Pendant que je patiente entre 2 postes, un homme s'approche avec un chien : il veut lui faire renifler mon véhicule mais apparemment le chien n'est pas très intéressé et il doit s'y reprendre à plusieurs reprises. Puis il s'éloigne avec un sourire et un petit salut de la main : tout est ok... et pour cause ! Finalement, comme je n'ai pas de passeport, les douaniers me donnent un petit papier tamponné avec un visa d'entrée que je range soigneusement dans mon portefeuille. Rapidement je constate que je n'ai pas changé d'heure, je suis toujours comme en Bulgarie avec une heure de plus par rapport à la France. Mais comme je suis (et serai) beaucoup plus à l'est, le soleil se couchera vers 16h, ce qui fera des journées assez courtes. Je ne suis pas très loin d'Edirne située juste à côté de la frontière avec la Grèce, site turc classé à l'Unesco depuis moins de 6 mois pour sa mosquée Selimiye, construite au XVIème siècle. En arrivant près de la ville, je vois une mosquée et je m'y dirige, croyant avoir affaire à la bonne. Je n'ai pas encore changé mon argent mais à l'accueil ils acceptent les euros, à un taux qui me parait cependant un peu excessif. Je fais demi-tour pour aller dans le centre-ville trouver une banque et je me gare finalement juste à côté de la mosquée véritablement classée, dont l'entrée est gratuite.
Je reprends la route, direction Istanbul. Je veux m'arrêter dans un champ mais la neige que j'ai eu en Bulgarie a donné ici de la pluie laissant un sol très boueux et mon 4x4 laisse des traces profondes dans le chemin d'accès. Je décide de repartir, histoire de ne pas avoir de soucis avec le propriétaire, mais cela monte légèrement, ma voiture se met en travers et j'avance parfois en crabe : je m'en sors mais en laissant un chemin dans un triste état et j'en suis désolé. Je m'arrêterai finalement beaucoup plus loin, sur une surlargeur stabilisée d'une petite route tranquille. Je n'ai pas de cartes routières de la Turquie et pour la première fois, impossible d'en trouver une dans les nombreuses stations services où je m'arrête. Finalement j'en déniche une dans un bazar avec l'aide de jeunes filles d'une échoppe où ils vendaient des téléphones portables. La carte est très peu précise et je la compléterai plusieurs fois à l'aide de google maps en écrivant directement dessus les itinéraires manquant qui m'éviteront de longs détours. Je m'arrête dans une grosse ville peu avant Istanbul, histoire de lire mes mails. Je reprends ensuite la route, traverse Istanbul sans m'arrêter bien qu'elle soit classée à l'Unesco pour ses zones historiques (basilique Sainte-Sophie, mosquée Süleymaniye et hippodrome de Constantin) car déjà visitée il y a quelques années lorsque j'étais venu faire de la randonnée en Cappadoce et dans les monts Taurus. En fait, je n'avais pas vu à l'époque l'hippodrome mais il ne reste quasiment rien de ce monument et je préfère faire l'impasse plutôt que de perdre mon temps dans des bouchons. En suivant une voie rapide je ne comprends pas que je dépasse la dernière sortie gratuite et me retrouve à un péage où je suis obligé d'acheter une carte de passage pour pouvoir continuer, ne pouvant faire demi-tour. Cette carte me sera en fait bien utile car fonctionnant pour toutes les autoroutes de Turquie, très peu chères (je n'utiliserai d'ailleurs que la moitié des crédits minimum que j'ai été obligé d'acheter), ce qui me fera gagner pas mal de temps plusieurs fois. J'ai traversé le Bosphore, je suis donc maintenant sur le continent asiatique. La zone de terre entre la mer Noire et la mer de Marmara est très fortement urbanisée et je n'arrive pas à trouver d'endroit calme pour dormir, alors je roule longtemps avant de stopper finalement à presque une heure du matin. Le lendemain, je reprends l'autoroute qui gagne en altitude et retrouve alors la neige même si je ne suis qu'à 500 mètres au dessus de la mer. Je prends ensuite une route très large et traverse plusieurs villes aux immeubles bicolores de couleurs variées (jaune clair et foncé, vert clair et foncé, rose clair et foncé, etc).
Une de mes bouteilles de gaz est vide, je cherche donc à la remplacer. Après avoir tourné pendant 2 heures dans divers magasins de Karabük, grosse ville située près de Safranbolu, ayant pourtant trouvé des gens qui vendaient des lampes nécessitant le même système de bouteilles et de raccords de gaz que mon réchaud (mais sans vendre le gaz ni savoir où en trouver), j'abandonne : les turcs sont très serviables, plusieurs se déplacent avec moi pour me montrer des magasins susceptibles de posséder ce type de bouteilles mais sans résultats. Je réessaierai plusieurs fois dans d'autres villes, mais nul part je ne trouverai ce qu'il faut. Mon réchaud pouvant fonctionner aussi avec du pétrole, de l'essence ou du diesel, j'envisagerai sérieusement ce mode de fonctionnement mais finalement ma réserve de gaz tiendra pendant tout mon séjour en Turquie. En repartant à la nuit tombante, j'aperçois dans la nuit de nombreux minarets éclairés... en vert. Je prends ensuite la direction d'Hattousa, ancienne capitale hittite. J'emprunte des routes secondaires non revêtues, un peu enneigées et surtout assez boueuses mais sans rencontrer de problème particulier. La nuit précédant mon arrivée, j'aurai droit à quelques flocons qui recouvriront ma voiture de moins d'un centimètre. Je croise quelques cimetières avec des tombes joliment décorées (pierres tombales gravées et quelques peintures colorées principalement florales). Les paysages sont très vallonnées, j'aime beaucoup, et il y a toujours ces immeubles bicolores originaux.
Pendant ma visite, je surprends un renard, que j'arriverai à suivre quelques temps mais uniquement de loin. Je rejoins ensuite un hôtel où j'utilise une nouvelle fois Skype (voir la nouvelle précédente) pour souhaiter cette fois-ci une bonne nouvelle année à toute ma famille. Le bien de l'Unesco inclut d'autres lieux situés à proximité et le lendemain, je poursuis ma visite par des gorges dont certains rochers ont été sculptés avec des bas-reliefs magnifiques. Puis je m'intéresse au fameux musée contenant notamment les 2 sphinx mais aussi beaucoup d'autres choses incroyables (des hiéroglyphes trouvés dans des chambres mortuaires, un énorme vase à tête de taureau, des correspondances gravées dans la pierre entre Ramsès II et le roi des hittites, de très nombreux ustensiles sculptés et gravés, etc). Il y a encore d'autres sites référencés mais l'un est fermé au public et les autres ne sont pas du tout signalés sur place et leurs coordonnées GPS me conduisent à faire quelques marches mais sans rien trouver (à part quelques puits très profonds devant peut-être mener à des restes antiques : mais je n'avais pas de corde Indiana Jones avec moi pour y descendre). Je quitte Hattousa ravi de mes 2 jours de visite. Dans le musée, j'ai trouvé une brochure qui présentait d'autres sites hittites ainsi qu'une tombe troglodyte grecque. La photo de cette dernière me plaît bien, alors je décide d'essayer de la trouver. Malheureusement, sa localisation est erronée et j'arrive près une ancienne ville hittite que je visite mais assez peu intéressante (à retenir uniquement un bâtiment contenant d'énormes amphores mais presque détruites et une stèle avec un bas-relief du Dieu des orages dont il ne restait que la moitié inférieure). Je cherche alors sur Internet, crois trouver où se situe le temple, fais de nombreux kilomètres sur des petites routes parfois enneigées, souvent boueuses et très glissantes, pour arriver une seconde, puis une troisième fois à des lieux qui ne sont toujours pas les bons. J'ai beau interroger une multitude de gens, personne ne connaît, je manque même me faire attaquer dans un village par 2 énormes chiens et je ne dois la vie sauve qu'à un gamin de 7-8 ans qui les tiendra en respect avec une simple longue branche. Je retourne dans une ville où j'étais déjà passé lors de mes recherches et m'arrête dans un bar pour planifier la suite de mon voyage. Pendant que je surfe sur Internet avec ma brochure ouverte près de moi, un homme s'approche et me dit qu'il connaît ce tombeau et qu'il peut m'y conduire si je veux : cette aide arrive un peu tard hélas. La brochure montre également des photos de gorges, j'hésitais à y aller (je cherchais justement d'autres informations sur le web) mais mon interlocuteur me dit qu'il les connaît aussi et qu'elles sont très belles. Je sais où elles se trouvent précisément car je n'étais pas passé loin lors de mon périple et je décide de m'y rendre avant de poursuivre les sites de l'Unesco : j'ai envie de marcher.
Le lendemain, je répare mon pantalon que j'ai déchiré dans les gorges, puis je veux repartir mais impossible de démarrer. J'essaye pour la première fois de me débrouiller seul (même si je vois plusieurs paysans passer près de moi avec des tracteurs) en branchant les batteries de la voiture à mon panneau solaire. Après avoir attendu un temps suffisamment long, cela s'avère parfaitement fonctionnel puisque la voiture démarre tout de suite. Mais il est un peu tard alors je décide de reporter ma seconde marche d'un jour et en attendant je fais une lessive pendant laquelle deux agriculteurs turcs viennent quelques minutes m'aider, sans que je leur ai rien demandé, à essorer mon jeans (bien que je n'avais pas encore fini de le laver). Très serviables, non ? Le troisième jour, je reprends le chemin (en compagnie de militaires turcs venus "contrôler" le secteur), puis après avoir coupé dans la pente, monte jusqu'au plus haut sommet. Je marche ensuite le long des falaises dominant les 12 kilomètres de ces gorges. Je suis surpris car j'aperçois au loin quelques carrières de marbre alors que les roches aux alentours ne sont pas du tout de ce type. J'ai décidé de revenir par un autre chemin, dans un canyon très raide où je dois plusieurs fois m'agripper aux arbres pour progresser en toute sécurité. Je rejoins enfin ma voiture où je retrouve l'un des 2 hommes du premier jour, mais comme il ne parle pas anglais, je repars rapidement après m'être changé. Ces 3 jours resteront un formidable souvenir. Il n'y a pas de route directe pour rejoindre ma prochaine destination au sud, alors j'avance vers l'est dans une vallée jusqu'à un carrefour qui m'amène à un petit village. La route se transforme ensuite en piste et commence à gravir les montagnes qui encadraient les gorges. C'est très boueux mais cela passe jusqu'à ce que la voiture se mette en travers. Heureusement il y avait une surlargeur juste à cet endroit donc plus de peur que de mal et je décide d'en profiter et de passer la nuit là. Le lendemain, je monte un peu à pied et constate que cela semble continuer à grimper assez loin, avec une piste toujours aussi boueuse et sans savoir si je pourrai redescendre de l'autre côté, alors j'abandonne. Le retour se passe sans problèmes, je reprends la vallée vers l'est sur une assez longue distance avant de trouver enfin une vraie route goudronnée partant vers le sud. Je traverse à nouveau une région regorgeant de carrières de marbre en activité. Le lendemain, je croise la neige et des camions en difficulté alors je décide de revenir sur mes pas pour attendre quelques heures dans un village. Mais il n'y a pas d'Internet, je m'ennuie vite et décide de repartir. La route est à plusieurs endroits recouverte d'une mince pellicule de neige que je franchis sans aucune difficulté. Je m'arrête à un poste de police pour savoir si la route que je veux prendre le lendemain est ouverte car elle monte assez haut, on me dit que oui. Mais pendant la nuit, j'ai pas mal de pluie ce qui m'inquiète pour la suite. Au moment de partir, la pluie reprend et cela se transforme en neige lorsque j'avance. Je suis maintenant en plein brouillard, je roule sur une dizaine de centimètres de neige fraîche mais cela passe facilement car la route est toute neuve et très large. Je croise un chasse-neige, me voilà rassurer... jusqu'à ce que la route s'arrête d'un seul coup : la suite est en construction et il y a un détour par une piste étroite pas du tout dégagée. Je laisse ma voiture près des cabanes de chantier, trouve un ouvrier qui m'offre le thé en attendant que son chef arrive et je me laisse convaincre que je ne peux aller plus loin par là. Je les interroge sur une route alternative mais ils ne sont pas du coin, je reprends donc ma carte pour me faire un autre itinéraire. J'ai des bruits dans la voiture qui ne me plaisent pas, alors je décide de passer la nuit près d'Elaziğ où il y a un garage Toyota. Au matin, un camion de militaires s'arrête près de moi, sûrement alertés par le voisinage, mais ils sont très sympas et repartent rapidement après quelques explications. Au garage Toyota, personne ne parle anglais donc on communique via un ordinateur et le traducteur de Google, ce qui n'est pas simple, les traductions n'étant pas toujours très fiables. Finalement, ils me font comprendre qu'ils n'ont pas le matériel ni les pièces pour effectuer la moindre réparation. Comme il est tard, ils m'invitent à manger à leur cantine, où plusieurs plaisantent au sujet de Sarkozy qui ne semble pas passer très bien auprès des turcs. Avec cette ville, j'ai atteint mon point le plus à l'est de mon voyage, à presque 3 000 kilomètres à vol d'oiseau de mon point de départ. Tout à coup, j'ai un bruit effroyable lorsque je freine : je descends de voiture et ne tarde pas à comprendre ce qui se passe : côté gauche j'ai de la boue plein les roues, les moyeux et dans le système de freinage. Avec la chaleur dégagée par les freins, c'est devenue une gangue très collante. Je ne vois pas ce que je peux faire pour l'instant alors je repars en roulant prudemment et en évitant de freiner jusqu'à arriver dans une petite gorge où une fontaine a été construite. Avec un bâton et de l'eau, j'arrive à enlever le maximum de boue en un peu plus de 30 minutes, sous les yeux encourageants d'un paysan qui passait par là à pied. Puis je m'arrête près d'un tumulus du Ier siècle avant J.-C., où il y a quelques colonnes et statues mais très abîmées. Dans la ville suivante (Kahta), je tente d'avoir un peu plus d'informations sur Nemrut Dağı. Dans un garage, on m'invite à utiliser leur ordinateur et je me rends compte alors que le site archéologique est situé sur le sommet de la montagne que j'avais commencée à grimper, à 2 150 mètres : quand j'ai fait demi-tour je n'étais qu'à 1 300 mètres, je suis donc assez pessimiste sur les conditions d'enneigement là-haut. Un petit attroupement s'est formé autour de moi, aucun ne parle anglais, mais un jeune comprend ce que je veux, il téléphone à quelqu'un qui parle anglais, qui connaît bien le site et qui m'explique que maintenant c'est fermé et inaccessible. Mais je suis de l'autre côté de la montagne où se situe ce bien classé et je constate que la limite de la neige sur ce versant est beaucoup plus haut que d'où je viens. Malgré les avis qu'on m'a donnés, je décide de monter par ce côté le jour suivant, quitte à laisser la voiture en cours de route et à terminer à pied. Malheureusement, il se remet à neiger pendant la nuit et je commence à rencontrer la neige à seulement 800 mètres. J'atteins un village puis suis une voiture qui n'arrive plus à avancer dans la neige. En sort un homme bizarrement accoutré, un américain qui voulait monter sur le site archéologique. J'accepte qu'il monte dans ma voiture, on fait 200 mètres de plus et il faut se rendre à l'évidence : je ne peux continuer. Je suis encore très loin de mon but, impossible d'y aller à pied. Je fais donc demi-tour, dépose l'américain au premier village et reprends la route. Je suis très déçu, d'autant que je me dis que si je n'avais pas cherché le tombeau troglodyte, si je ne m'étais pas arrêté 3 jours dans les gorges d'Incesu, j'aurai pu passer par la route où j'ai été bloqué par la neige près de Divriği, ce qui m'aurait évité le long détour et il est sûr que je serai arrivé ici avant la neige. D'autant plus déçu que les photos que j'ai vues de ce site archéologique me faisaient très envie... et que c'est le premier site classé que je ne peux pas voir alors que je suis juste à côté. Une déception somme toute relative car mon périple pour voir le tombeau, les gorges et le long détour qui en a découlé ensuite était vraiment bien : une véritable aventure. Pour la suite de mon voyage, j'hésite à descendre pour aller sur l'île de Chypre où se situent 3 biens classés à l'Unesco. Depuis la Turquie, il semblerait que seule une arrivée au nord dans la partie occupée par les militaires turcs est possible, alors que dans cette zone il n'y a rien à voir. Or je tombe sur un site Internet qui indique qu'il n'est pas possible de passer dans la zone sud si on vient du nord, les "vrais" chypriotes ayant fermé la frontière à ceux venant du territoire occupé : dit autrement, l'accès à la république de Chypre avec une voiture (via un ferry) ne semble être possible que depuis la Grèce ou l'Italie pour un coût relativement élevé (car le trajet est assez long). Je ne sais pas si tout cela est exact, cela me semble en tout cas plausible et je ne vais pas descendre jusqu'à la méditerranée pour en être sûr. Je vais à la place revenir vers l'ouest par un trajet qui ne passera pas loin de la Cappadoce : comme indiqué plus haut, je l'ai déjà vue (une semaine de randonnées en été), cela m'avait beaucoup plu et j'ai des souvenirs dans des restaurants ou hôtels de photos avec la neige que j'avais trouvées magnifiques, alors je décide d'y retourner en espérant qu'il y en ait actuellement. Étonnament il n'y a par contre pas un poil de neige lorsque j'arrive enfin à destination alors que la Cappadoce est sur un haut plateau situé entre 1000 et 1500 m. Je visite un premier village troglodyte (non classé à l'Unesco, près d'Akköy), avec notamment une église avec des fresques très abîmées, puis m'installe pour la nuit dans un champ. Le lendemain, il pleut à mon réveil (je change vite d'endroit pour ne pas me retrouver embourbé) et ô miracle, cela se transforme en neige ! Mais cela s'arrête vite, ce qui me permet ensuite de déambuler dans une zone de rochers coniques typiques de la Cappadoce, creusés en bergeries, églises, greniers et surtout pigeonniers, tout cela abandonné et saupoudré de blanc. Je reprends la voiture pour aller au premier village classé à l'Unesco (Karain), mais la neige se remet à tomber alors j'attends une accalmie avant de commencer ma visite. D'autres villages de la vallée sont classés à l'Unesco alors je poursuis la route pour bivouaquer un peu plus loin. Au matin, ma voiture est recouverte de 5 centimètres de neige et cela continue à tomber. Le village de Karlik est classé mais cela ressemble en moins bien à Karain alors je passe. A Yeşilöz (classé), l'église Théodore est malheureusement fermée en cette saison mais en escaladant les murs, j'arrive à me hisser jusqu'à des ouvertures et à prendre quelques photos : il y a pas mal de peintures intéressantes. Je repars, tombe encore sur quelques maisons troglodytes mais rien de sensationnel alors je décide de retourner au village précédent pour essayer d'avoir la clé de l'église : je questionne quelques passants qui ne parlent pas anglais mais avec les mains j'arrive à me faire comprendre comme en Slovaquie et Pologne et on m'emmène jusqu'à une maison. Je retourne au premier village de cette vallée, m'y arrête à nouveau car je n'avais pas tout vue à cause de la nuit tombante, puis quitte ce secteur et prend la direction d'Ürgüp. Il y a ici aussi des maisons troglodytes mais je ne m'y arrête que pour manger et acheter du pain.
Je resterai à Göreme 2 jours. La première journée, je suis en plein brouillard, puis les nuages montent mais sans se dissiper : je vois qu'ils ne sont pas épais, du ciel bleu apparaît quelques fois mais je ne verrai pas le soleil de la journée.
Pendant la nuit, les nuages disparaissent, ce qui se ressent tout de suite : la température tombe à -15°C. Je suis réveillé très tôt par des voitures qui passent à côté de moi alors qu'il n'y a rien par ici, puis j'entends des bruits qui m'empêchent de me rendormir. Je me lève alors pour constater que des montgolfières sont en train d'être gonflées et que de nombreuses autres sont déjà dans les airs : c'est devenue une mode de voir la Cappadoce de cette manière. Mais je n'ai pas testé.
A Göreme, j'ai récupéré un mini guide-touristique de la Cappadoce et il y a une photo qui m'attire (2 églises creusées au pied d'une très haute falaise), mais sans description précise donc je ne sais pas où cela se situe. J'interroge plusieurs personnes dans la rue, dans un supermarché et à une station service mais sans succès jusqu'à ce que j'ai l'idée d'aller demander au musée archéologique et ethnographique de Nevşehir : après avoir questionné un gardien, seule personne que je vois dans les salles (le musée était gratuit ce qui m'a permis de déambuler à la recherche d'une aide), je suis conduit par lui dans le bureau du directeur qui reconnaît rapidement la vallée correspondante et me montre sur google maps où cela se situe. Lorsque j'étais venu faire de la randonnée en Cappadoce il y a quelques années, je crois que j'avais vu tous les lieux classés à l'Unesco (en particulier les villes souterraines, extraordinaires, mais que je ne referai pas), à l'exception d'une vallée, du moins je n'en avais pas souvenirs. Je décide d'y aller avant de chercher le lieu indiqué par le directeur, ce dernier étant plus à l'ouest donc situé sur mon itinéraire de fin de la Cappadoce.
Le lendemain, après une nuit à -20°C, j'ai du mal à démarrer : pour une fois ce ne sont pas les batteries qui sont en cause mais le diesel, qui ne doit pas bien supporter ces très basses températures. Après avoir attendu quelques minutes que le soleil chauffe un peu l'atmosphère et après avoir pas mal pompé sur la pédale d'accélérateur, le second essai sera le bon mais de justesse car les batteries commençaient à donner des signes de faiblesse.
Par contre, je reconnais parfaitement les lieux, un de mes meilleurs souvenirs de Cappadoce. La falaise est ici encore creusée de l'intérieur en églises et anciennes habitations, avec des escaliers intérieurs mais surtout un conduit vertical plongé dans une obscurité totale que l'on pouvait escalader grâce à des marches situées sur 2 parois opposées (on monte en mettant un pied de chaque côté, les jambes légèrement écartées et le vide en dessous).
De retour à la voiture, je commence à rouler vers le début de la vallée, passe sur un petit pont et reste bloqué un peu plus loin car le chemin est très pentu, enneigé et donc très glissant.
Je quitte alors la Cappadoce, heureux de ce deuxième séjour et de mes nombreuses explorations. Je prends la direction d'Antalya. Je passe un col où j'essuie une véritable tempête de neige, mais cela passe sans soucis sauf pour les turcs qui, sans équipements, patinent et se mettent en travers de la route. Un peu plus loin, un policier nous arrête et je reste là à attendre pendant près de 20 minutes. Je ne comprends pas ce qu'on attend, la route est très large et même si quelques camions sont aussi en travers, cela ne gène pas le passage. Je commence à m'impatienter mais le policier ne veut rien entendre jusqu'à ce que d'autres personnes se mettent à réagir également. Finalement et bien qu'il n'est reçu aucun ordre de sa hiérarchie ou d'un collègue, il nous laisse passer et je constate rapidement qu'il y avait effectivement aucun problème hormis son caprice. La nuit suivante, je retrouve des températures positives (+3°C) mais suis réveillé à 4 heures par un orage effroyable, des éclairs nombreux qui tombent très près de moi accompagnés de trombes d'eau. Impressionnant. Après avoir dépassé un camion surchargé de forme étonnante (largeur plus grande en haut qu'en bas), j'atteins les bords de mer, avec des températures enfin très agréables, des champs d'orangers innombrables et des vendeurs de cet agrume le long de la route. Les champs sont pour la plupart complètement inondés, résultats de l'orage qui a dû passer aussi par là. Je m'arrête à Sillyon, une ancienne cité du IVème siècle avant J.-C transformée en forteresse par Alexandre le Grand. Les ruines sont vraiment des ruines mais j'aime bien y déambuler (remparts, tours, amphithéâtre, château...). Ensuite courte pause à Pergé, ville fondée un millénaire avant J.-C que je ne visite pas car l'entrée est payante alors que l'amphithéâtre est fermé pour restauration et que de l'extérieur, le reste me semble peu intéressant. Je passe la nuit près d'Antalya. Au matin, je vois un homme me tourner autour pendant que je petit-déjeune, visiblement je suis sur son terrain mais il repart... avant de revenir et de m'inviter à boire un thé chez lui. On ne se dit pas grand chose car il ne parle que le turc, mais je suis très heureux de cet accueil : c'est la première fois qu'un particulier se comporte ainsi sans arrières pensées, cela change des espagnols (peu nombreux) qui me faisaient déguerpir. Je reste toute la journée dans le garage Toyota d'Antalya pour faire un contrôle général de la voiture et corriger le parallélisme de mon train-avant. Les employés feront un travail impeccable. Direction maintenant Létôon. J'ai du mal à trouver un endroit où dormir car la route en bord de mer est assez escarpée ou urbanisée mais finalement je m'arrête dans une jolie gorge. Je fais un crochet jusqu'à Olympos, fondée au IIème siècle avant J.-C. Mais je me rends compte que je n'ai plus d'argent liquide et je ne veux pas payer avec la carte bleue car le prix d'entrée est faible, ce qui signifie une commission bancaire relative très élevée. Le trajet le long de la côte, parsemé de nombreuses averses parfois fortes, ne me plaît pas beaucoup, très rocheux avec une géologie qui ne m'inspire pas. Par contre, dans les plaines, il y a un nombre incroyable de serres qui parsèment les paysages de très nombreux rectangles clairs.
Je reprends la route jusqu'à Fethiye (où je ne trouve toujours pas de bouteille de gaz). Là je cherche un bateau pour me rendre éventuellement sur l'île de Rhôdes (en Grèce) dont la ville ancienne est classée. Mais il n'y a pas de traversée en cette saison, il faudrait que j'aille jusqu'à Marmaris. C'est un peu éloigné de ma route et la traversée en bateau est assez longue, alors je décide de faire l'impasse et de remonter plein nord pour me rendre directement à Pamukkale. Le mauvais temps continue, j'essuie un très gros orage de grêle qui fini par recouvrir entièrement la route de petites billes de glace. Plus loin, je retrouve la neige puis une route en travaux très boueuse. Un homme me fait un signe du bord de la route : je m'arrête, il vient vers moi... avec un grand sourire, il m'avait juste fait un petit coucou que j'avais pris pour un appel à l'aide. Les paysages sont très sympathiques, constitués de très nombreux vallons sculptés par l'érosion. Sur de nombreuses maisons il y a des panneaux solaires. Enfin c'est ce que je crois jusqu'à ce que je croise en ville un marchand qui en vend : ce sont de simples panneaux noirs sur lesquels sont fixés des tuyauteries, des chauffe-eau écologiques en quelque sorte. A Pamukkale, ma voiture se met encore en travers dans un chemin très étroit et boueux où je passe la nuit, mais j'arriverai à repartir sans soucis après avoir disposé sur la zone la plus critique de nombreuses branches trouvées auprès d'arbres élagués. Mes 2 pneus avant sont bien usés, il est évident que je ne pourrai rentrer en France équipé ainsi, alors c'est décidé, je chercherai à les changer lorsque je serai en Grèce.
Il y a plusieurs îles grecques classées à l'Unesco proche de la Turquie mais elles ne sont pas tout à fait sur ma route et j'ai peur de ne pas pouvoir traverser en ferry, je décide donc de monter directement vers le dernier site classé de Turquie, la ville de Troie. Troie est célèbre pour son fameux cheval, ce qui fait que le site est très fréquenté par les touristes. Malheureusement, les ruines sont peu intéressantes (beaucoup de pierres, sous forme de murs ou allées, mais aucune sculptée), et je repartirai très déçu. Je traverse le chenal au sud de la mer de Marmara (avec difficulté car ils n'acceptaient que l'argent liquide, je n'avais pas assez et bizarrement toutes les banques étaient fermées ce jour-là, m'obligeant à faire du change dans un hôtel). Je suis donc de retour sur le continent européen où je passe ma dernière nuit (nombreux étournaux près de ma voiture quand je me lève) avant de traverser la frontière et d'entrer en Grèce. J'ai pu voir tous les sites turcs classés à l'Unesco, à part Nemrut Dağı bien sûr et Istanbul visitée il y a quelques années.
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