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Itinéraire Cliquez pour mieux voir l'itinéraire du 04/08 au 02/09/2014 correspondant à cette nouvelle

Après Montréal, je suis donc monté le long du golfe du Saint Laurent jusqu'à la ville de Québec.

Pont et caravane Afin d'éviter un bouchon sur l'itinéraire passant dans le centre de Montréal (ce que me conseillait mon GPS en tant que route la plus rapide), je fais un détour par le sud de la ville et passe sur un très beau pont métallique. Ce ne sera pas le seul que je verrai au Canada. Je croise plusieurs fois des 4x4 à plateau tractant, le système d'articulation posé sur leur plateau, d'énormes caravanes faisant la longueur parfois d'un bus. D'ailleurs il y a aussi des camping cars de cette longueur et aspect, tirant derrière eux... une voiture. Je verrai un concentré de ces monstres dans des campings, certains situés en bordure d'autoroute, sûrement histoire d'éviter au maximum les routes les plus tortueuses. J'espère qu'ils sont bien insonorisés.

Lors d'une pause pour refaire le plein d'eau sur une aire d'arrêt d'autoroute, un homme s'approche et m'interroge sur ma voiture puis sur les coûts de transport car lui veut envoyer la sienne en Europe. Je lui parle de mes déboires avec les douanes canadiennes, sans savoir ce qui peut l'attendre à son arrivée sur notre vieux continent. Très régulièrement, j'aurai ainsi des curieux qui viendront discuter de mon voyage, ma voiture ou du coût des transports : dans mon tour d'Europe, cela ne m'était jamais arrivé, les gens regardaient de loin sans jamais s'approcher.

Chaudiere
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(Chutes de la Chaudière, rives et passerelle)
Juste avant d'arriver à Québec, j'aperçois de très belles chutes depuis un viaduc et je prends la sortie suivante pour m'arrêter aux chutes de la Chaudière, hautes de 35 mètres. Une petite marche et un passage sur une passerelle métallique me permettent de les admirer depuis chaque rive (avec de belles formations géologiques d'ailleurs), depuis leur pied mais aussi depuis le dessus.

Dans les zones boisées, je reste bien sur les sentiers car des panneaux indiquent de l'herbe à puces. Ne sachant ce que c'est, j'interroge un employé d'entretien du parc (les chutes étant situées dans un parc communal) qui m'explique que ce sont comme des orties (enfin, c'est ma traduction car apparemment les canadiens ne connaissent pas ces dernières) mais en pire : la plante dépose une sorte d'acide sur votre peau qui ne réagit que très lentement, difficile à faire partir et quand vous commencez à vous grattez vous vous en mettez partout alors que cet acide est assez puissant pour parfois former des cloques. Et ma voiture est contagieuse ?

Le lendemain, je profite du beau temps, de la chaleur et du coin isolé que j'ai trouvé pour faire une lessive à la main. Il me reste du temps pour aller à Québec (ma lessive sèche dans la voiture) mais j'ai du mal à trouver une place de stationnement gratuite et je commence à visiter la ville seulement à 17 heures.

Quebec
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(Remparts, citadelle, redoute Dauphine,
château Frontenac, église à louer, maisons diverses)
Mon GPS m'a indiqué où se trouvait l'office de tourisme et je m'y dirige lentement à pied tout en visitant la ville. Elle est classée à l'Unesco pour son quartier historique car c'est une rare ville du Canada qui a su préserver, datant du XVIIème au XIXème siècles, ses remparts et plusieurs bâtiments de défense (une forteresse, des bastions et des portes d'accès) ainsi que des églises et un château historiques. Même à l'extérieur de la zone classée il y a des choses à voir, notamment de très belles maisons en bois, en pierres ou en briques (et un magnifique trompe-l'œil).

Le château Frontenac est un bâtiment imposant mais qui ne se visite pas car c'est maintenant un hôtel : j'y pénètre quand même et déambule dans des couloirs, sans grand intérêt. Dans la forteresse j'aperçois une sorte de blaireau mais je n'ai pas le temps de le prendre en photo car d'autres toursites s'approchent de lui ce qui le fait déguerpir dans des buissons. Les remparts et autres bâtiments de défense sont en très bon état général. Il y a beaucoup de touristes mais les marchands de bibelots se concentrent sur quelques rues sans trop gêner les lieux historiques.

Il est déjà tard, je retournerai finir ma visite quelques jours plus tard, le temps qu'il me faudra pour trouver un filtre à huile compatible avec ma voiture (dans un magasin conseillé par un employé Toyota), de faire une vidange et de rédiger la nouvelle précédente. Je cherche également un filtre à eau (pour rendre potable de l'eau de rivière, étang ou autre) mais sans succès (j'avais trouvé plusieurs modèles à Montréal mais les critiques sur Internet ne m'avaient pas convaincu). Par contre je trouve une bombe à ours dans un magasin de chasse (pas sûr que j'en aurai besoin au Canada et pas sûr que je puisse entrer aux États-Unis avec, on verra bien).

Je continue ensuite ma remontée du Saint Laurent en direction du parc de Miguasha, classé car zone très importante de fossiles de l'ère du Poisson, période de la préhistoire où n'existait sur terre aucun animal terrestre hormis des insectes. Ce site est particulièrement important car il couvre en particulier la fin de cette période et des fossiles des premiers poissons ayant des nageoires avec des os y ont été trouvés, précurseurs des premiers tétrapodes qui passeront de l'eau à la terre ferme.

Rimouski
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(Ferme, pale d'éolienne, Rimouski,
fleurs, pic mineur, mésange lapone)
Avant d'y arriver, je croise mes premières montagnes, quelques zones granitiques pas bien hautes, puis de nombreuses fermes avec d'énormes silos et enfin de nombreux convois exceptionnels transportant qui un bout de mât, qui une pale de gigantesques éoliennes.

Je finis par m'arrêter marcher le long de la côte près de Rimouski où je peux voir de nombreux pics mineurs dont un très jeune, quelques mésanges lapones, de belles fleurs et où je mange quelques framboises.

Avant de reprendre la route le lendemain, je fais une nouvelle lessive car le linge sale s'était vraiment accumulé depuis mon départ. J'arrive finalement trop tard pour visiter le parc de fossiles mais en y retournant le lendemain, j'aperçois une belle biche de Virginie.

Le parc est constitué de falaises accessibles qu'à marée basse et d'un musée. Des visites commentées des salles du musée comme des falaises sont possibles et je les ferai toutes. Le musée est très fier de deux types de fossiles, rares et particulièrement bien conservés, qu'ils ont appelé le prince et le roi de Miguasha. Ce dernier en particulier, de son vrai nom l'Elpistostege, vient d'être mis en exposition depuis seulement un mois et demi : c'est le seul exemplaire complet (3 exemplaires très incomplets avaient été trouvés jusqu'à maintenant), il est en très bon état et fait 1,6 mètres de long. Il a été découvert il y a 4 ans sur la plage nettoyée par la mer (les falaises ne sont qu'une partie des roches à fossiles : facilement exploitables pour les chercheurs car dévoilées par l'érosion, beaucoup d'autres sont très certainement sous terre, sous la plage et sous la mer) mais n'a été révélé au monde scientifique que depuis moins d'un an (le temps de préparer le fossile).

Miguasha
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(Roi, prince, plante, insecte, poissons,
poissons 3D, falaises, rapace, biche de Virginie)
Ce fossile est présenté par le musée comme le chaînon manquant entre les poissons et les premiers mammifères, le premier poisson qui aurait été capable de sortir de l'eau. Mais de ce que j'ai pu lire par ailleurs, ce ne serait pas tout à fait le cas car l'ossature dans les pattes semble insuffisante pour qu'il ait pu marcher sur la terre ferme. Cela resterait donc un poisson mais cela n'enlève rien à la beauté du spécimen trouvé.

Autre particularité du site, les fossiles en 3D. Généralement, les animaux ou plantes tombent au fond de l'eau et sont recouverts petit à petit par des sédiments qui deviennent des roches. Mais le processus est souvent lent et les fossiles se retrouvent écrasés sous le poids des sédiments. Ici, il est probable que certains aient été directement pris dans des sédiments, par exemple une coulée de boue, qu'ils les aient avalés et respirés, ce qui les auraient maintenus dans leur forme originale. Le musée en montre quelques uns particulièrement remarquables.

Le long des falaises, il y a une équipe qui fait des fouilles : c'est très lent et minutieux, il y en aura pour des centaines d'années à explorer ainsi toutes les roches (les premières fouilles ont plus de 150 ans). Au dessus de la mer, un rapace fait du surplace, guettant les poissons mais sans jamais plonger hélas. En résumé, un des plus remarquables sites que j'ai pu visiter.

Perce1
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(Percé, cascade sur la rivière du portage, fou de Bassan au repos puis en fusée, cormoran avec poisson, phoque)
Il commence à pleuvoir pendant la nuit et cela continue au matin, avec beaucoup de rafales de vent. J'hésite à monter jusqu'à la pointe de la Gaspésie, région du Québec où l'on peut voir des fous de Bassan sur une île et des baleines. Dans une station service, la guichetière me montre une feuille de la météo des jours à venir, très mauvaise. Mais quand je lui parle de la pointe, elle me dit que là-bas le ciel peut être très différent. Je reprends la route et m'arrête un peu plus loin pour aller sur Internet : effectivement, le beau temps est encore prévu là-bas jusqu'au lendemain alors je décide de faire ce crochet de 200 km jusqu'à Percé. En arrivant, on m'annonce cependant que le vent était trop violent, avec une houle très importante, rendant dangereux la montée et descente dans les bateaux (non protégés par une digue) alors tout a été annulé pour ce jour.

Je vais attendre une amélioration et pour patienter je regarde quelques fous de Bassan, des cormorans et un phoque pêcher près de la jetée d'embarquement jusqu'à ce que plusieurs grosses averses achèvent cette journée.

Le lendemain le beau temps est revenu, je fonce donc au port mais les 2 premières traversées ont été annulées à cause de la houle encore trop forte. Je décide de faire une petite marche sur le mont voisin. Du sommet, je vois que des bateaux finalement partent pour l'île de Bonaventure où nichent près de 100 000  fous de Bassan, faisant de l'île la deuxième plus grosse colonie (et la première abordable facilement par le public). Quand j'arrive à la jetée d'embarquement, il y a maintenant énormément de monde et je vois deux bateaux partir devant moi pendant que je suis dans la queue. Finalement, après environ 1 heure d'attente, je monte pour un tour de la pointe percée et de l'île Bonaventure. La mer est encore assez agitée alors difficile de prendre en photo les oiseaux posés ou volant près des falaises.

Perce2
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(Ile Bonaventure et fous de Bassan, grands et petits)
Je débarque enfin sur l'île et on se fait littéralement agresser par la responsable du parc : elle nous explique sèchement qu'à cause de la mer agitée, elle a accepté d'ouvrir le parc mais à la condition de pouvoir évacuer l'île en 1 heure maximum au lieu des 2 heures habituelles. Du coup 3 sentiers ont été fermés au public dont celui qui longe les falaises et permet de voir dans son intégralité l'immense colonie !

Après 30 minutes de marche, j'arrive dans une zone avec des fous de Bassan mais effectivement on ne peut aller plus loin : je devrai me contenter des quelques fous, peut-être 500 ou 1000, qui nichent là au bout de ce seul sentier. C'est déjà pas mal mais c'est très frustrant, surtout lorsque j'apprendrai qu'il y a une tour d'observation, inaccessible, qui domine le site et que je verrai sur Internet des photos aériennes de ces oiseaux.

A 15 heures, les gardes passent parmi nous, l'ile est évacuée avec 1 heure d'avance sur l'heure habituelle. L'un d'entre eux me dit que la mer est très grosse à Percé, qu'un bateau a cassé 2 amarres et qu'il faut vite revenir. Dans le bateau, je ne comprends rien, la mer est en fait d'huile, cela bouge ni au départ, ni pendant la traversée, ni à l'arrivée. Des gens râlent auprès de la responsable qui revient avec nous : ils sont un grand groupe, ont dépensé plus de 200 $ et ils n'ont rien vu car l'évacuation a commencé au moment où ils arrivaient au niveau des fous. Mon voisin est aussi dans ce cas mais il est déjà venu plusieurs fois et au contraire il est plutôt heureux car avant d'aller sur l'ile il a pu faire pour la première fois un tour d'hélicoptère. Il me montre quelques photos prises en vol, c'est vraiment bien, le prix en plus n'est pas trop cher, j'hésite mais finalement renoncerai.

Le lendemain, il y a quelques averses mais le temps est plutôt au beau et les excursions pour les baleines, interrompues depuis 3 jours, reprennent. Je pars à 10 heures, reviens vers 13 heures en n'ayant rien vu, à part 2 ou 3 orques qui ne se sont montrés que trop succinctement à la surface donc empêchant toute photo (j'ai quand même filmé quelques vols en fil indienne de fous qui partaient ou revenaient de la pêche). Je débarque complètement dégoûté, vu le prix payé, par ce manque de chance. Je fais quelques randos dans l'après-midi dans les environs mais rien de bien folichon. Je me dis que je retenterai les baleines le lendemain mais à mon réveil, ce ne sont plus des averses mais une pluie continue avec une visibilité quasi nulle, les nuages étant très bas. Je décide alors d'abandonner et de reprendre la route.

Je quitte la province de Québec pour entrer plus au sud-est dans des régions anglophones avec à la clé un changement d'heure (plus que 5 heures de décalage avec la France). La route est longue et sans intérêts, beaucoup de forêts sans couleur, même si j'apercevrai 2 ou 3 arbres avec déjà des feuilles rouges. Deux beaux ponts métalliques et beaucoup de panneaux prévenant du danger de rencontrer des orignaux ou signalant le croisement de voies réservées aux motos-neige seront les seuls attraits du trajet.

Joggins
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(Arbres et plantes fossilisés)
J'arrive à Joggins, classé ici aussi pour ses falaises avec fossiles. Mais on est là dans une période antérieure au précédent parc classé et il n'y a que des fougères, arbres et quelques insectes fossilisés. Je choisis la visite longue, 2 heures de marche avec un guide le long des falaises. Il nous montre plein de choses que je n'aurai jamais vu seul, sans comprendre grand chose de ses explications en anglais un peu spécifique vu le sujet bien qu'il ait un accent peu prononcé. Le musée est bien présenté mais ce n'est pas aussi impressionnant qu'à Miguasha.

J'ai un doute sur la localisation du bien classé suivant (mon GPS ne connaissant pas le lieu-dit où il se trouve et les coordonnées GPS sur le site de l'Unesco n'étant pas toujours très fiables) alors je reviens un peu sur mes pas pour aller dans un centre d'information de la Nouvelle-Écosse que j'avais vu en passant sur l'autoroute. Ils me confirment l'endroit des deux prochains biens classés que je souhaite voir et me fournissent une carte routière ainsi que les tarifs pour traverser en ferry jusqu'à l'île de Terre-Neuve. Sur la carte sont indiqués également tous les endroits où potentiellement on peut voir des baleines.

Je reprends la route, me fait arrêter une heure plus tard par la police à un barrage où ils contrôlaient tout le monde mais ils me laissent passer très vite (avec un grand sourire et un message de bienvenue) quand ils voient mon permis français (sans me demander mon permis international qui était rangé à l'arrière). J'arrive finalement à Grand Pré mais à l'heure de fermeture du musée consacré au peuple Acadiens, premiers colons francophones qui ont voulu être indépendants des couronnes françaises et anglaises. Le bien n'est pas classé pour son importance historique mais pour son paysage car la zone de Grand Pré était constituée de marais salants que les colons ont assaini progressivement avec des digues, transformant ainsi les terres en zones parmi les plus fertiles du Nouveau Monde. Je vais attendre la réouverture du musée le lendemain et je commence par un tour au milieu de la zone endiguée mais rien de particulièrement attirant.

Grand Pre
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(Paysages de Grand Pré, bécasseaux,
pluviers, chardonneret jaune, moutons curieux, lama)
Sauf que côté mer, il y a beaucoup d'oiseaux sur la plage : ce sont des bécasseaux semipalmés, oiseaux migrateurs qui viennent là par millions au printemps pour nidifier et se régaler d'une minuscule crevette, très abondante ici. Un énorme groupe justement arrive et se pose sur la plage juste devant moi alors je les filme picorant dans le sable. En zoomant, je me rends finalement compte qu'il y a aussi une autre espèce, des pluviers semipalmés. Je dors pas trop loin mais le lendemain il n'y a plus rien sur la plage.

Je continue mon tour de Grand Pré et j'arrive sur une autre plage où il y a encore ces oiseaux mais aussi plein de panneaux explicatifs (cette région du monde est par exemple l'une où les marées sont les plus hautes, avec régulièrement des différences de plus de 11 mètres et des extrêmes pouvant aller jusqu'à 14 ou 15 mètres. Une conséquence est que je passe sur de nombreuses "rivières" qui sont toutes les 12 heures environ envahies par la mer mais complètement vidées à marée basse, laissant derrière elle des sortes de vallées glaiseuses).

Je retourne finalement au musée qui parle surtout de l'histoire des Acadiens marquée par la grande Déportation : en 1755 les autorités anglaises qui n'arrivaient pas à faire jurer fidélité à ces colons ont décidé de tous les déporter principalement aux États-Unis et de brûler tous leurs villages, ce qui fut mis en œuvre progressivement entre 1755 et 1762. Le musée est bien fait mais cela n'a pas grand chose à voir avec l'objet du bien classé (seule une petite partie du musée nous explique l'aspect des digues de l'époque). Je repars un peu déçu, heureusement qu'il y avait les bécasseaux et pluviers pour pimenter les lieux.

Lunenburg
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(Lunenburg : port, église, maisons et geai buissonnier)
Le bien suivant est la vieille ville de Lunenburg, classée car elle a su conserver de nombreuses maisons en bois. La ville a été fondée en 1753 par des colons allemands selon des plans très cartésiens fournis par les anglais : toutes les rues sont perpendiculaires et les terrains de dimensions identiques malgré une topographie difficile, mettant certaines rues parfois avec de très fortes pentes. Il ne reste pas beaucoup de maisons datant de la colonisation, la plupart ont été construites 100 ou 150 ans plus tard lorsque les riches pêcheurs de morues se sont offerts de belles demeures. Mais ils ont su garder le style du départ, faisant ainsi une ville très intéressante avec quand même un gros défaut : la distribution électrique n'a pas été enterrée, il y a des fils et des poteaux partout.

Pendant ma visite, j'entends un grincement répété qui m'intrigue jusqu'à ce que j'arrive à un square où une petite fille fait de la balançoire. Je suis convaincu que cela vient de là... sauf que le bruit s'est interrompu alors que la balançoire continue à osciller. Finalement le son revient mais au dessus de moi et en levant les yeux, je tombe sur mon premier geai buissonnier.

Sur le port, il est possible de partir voir des baleines mais la position de la ville par rapport à la côte (sud-est de la Nouvelle-Écosse donc donnant directement sur l'Atlantique) ne m'inspire pas.

Le lendemain, je passe 2 heures sur Internet à chercher des informations pour deux autres biens classés situés sur l'île de Terre-Neuve, un parc national (de Gros-Morne) et un village où des traces de vikings ont été découvertes (l'anse aux Meadows), faisant de cette peuplade les vrais découvreurs de l'Amérique depuis l'Europe (sachant que les premiers habitants sont arrivés par l'autre côté depuis l'Asie). Les photos du parc montrent des paysages proches de ceux vus en Écosse et en Irlande et les vikings étant un peuple ayant utilisé le bois, les restes doivent être peu abondants comme en Suède où j'avais été très déçu. De plus, la distance, 2 600 km pour y aller et en revenir, le coût et la durée de la traversée en ferry, les droits à payer pour entrer, dormir et randonner dans le parc, tout cela m'amène à une seule conclusion : je n'y vais pas. Plus au nord de Terre-Neuve il y a un troisième bien classé (Red Bay), un village de pêcheurs du XVIème siècle témoignage de la chasse à la baleine. Cette visite aurait nécessité une autre traversée en ferry, plus accessible que la précédente, et un court trajet en voiture, c'est le seul bien parmi les trois qui aurait peut-être valu le coup mais tant pis.

A la place, je décide d'aller sur le nez de Digby, une péninsule étroite à l'extrémité sud de la baie où j'avais vu les bécasseaux et pluviers (donc au nord-ouest de la Nouvelle-Écosse). Car cette baie est réputée pour être très riche en aliment, attirant de nombreux petits crustacés, des poissons... et des baleines.

Je traverse jusqu'à Digby puis commence à descendre sur le nez. Mais la route passe sur son axe, alors je prends tous (ou presque) les chemins et routes perpendiculaires pour aller voir la côte le plus souvent possible. Elle est très rocheuse avec quelques falaises et de rares plages. En plein milieu d'un bois, je tombe sur une vieille caravane, habitée de ce que j'ai pu voir par les fenêtres, mais sans personne : le décor fait penser à un film d'horreur.

Digby1
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(Chenilles, puceron, cormoran,
fleur, falaise, hutte de pêcheur)
Au retour, je prends un chemin de traverse complètement à l'abandon, les arbustes ont enserrés la route et ma voiture frotte énormément contre eux (mais les branches sont souples, elles ne laisseront que quelques traces peu visibles sur la carrosserie). J'arrive malheureusement à une barrière et doit faire demi-tour (j'ai de la chance car juste à cet endroit il y a une zone un peu dégagée qui me le permet).

Je retraverse la zone resserrée puis m'arrête pour remettre mes rétroviseurs extérieurs en place et enlever toutes les feuilles et brindilles qui se sont coincées un peu partout. Et là, je passe un bon moment à sauver (en les remettant un par un sur les arbustes environnants) une multitude de chenilles, escargots, pucerons, certains magnifiques, que j'ai récoltés en passant et qui maintenant se promènent sur ma carrosserie. J'avais d'ailleurs vu plusieurs nids de chenilles, des feuilles d'arbres emprisonnées dans des cocons.

Un peu plus tard j'aperçois 3 magnifiques hérons que je suis pendant un petit moment sur les rochers jusqu'à ce que l'un d'eux me laisse l'approcher et le prendre en photo. Autre endroit, autre oiseau, bien visible mais hélas un peu loin : un aigle est posé près de la mer. Il s'en va avant que j'ai pu tenter d'aller vers lui. Je croiserai aussi quelques poissons sautant au dessus de l'eau, de nombreuses petites crevettes s'éparpillant dans les rochers à chacun de mes pas, de petites araignées et un beau crapaud qui a passé la nuit juste à côté de moi... mais à l'extérieur de la voiture.

Autre attrait, les roches sont magnifiques, de nombreuses insertions rougeâtres (ou blanches) formant de belles lignes rectilignes ou géométriques parfois étonnantes. Je ne parle pas des nombreuses carcasses de crabes, oursins et homards observées. Enfin, je tombe sur quelques mûres mais difficiles d'accès.
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(Hérons, aigle, crevettes, araignée, crapaud, roches)

Je prends un mini ferry car le nez se poursuit par 2 îles l'une après l'autre et j'ai décidé de passer au moins sur la première, assez longue. J'arrive au bout peu avant 17 heures. Il y a des panneaux d'informations sur des excursions pour les baleines, je rentre dans un café où se trouve le comptoir de vente et où on m'apprend que la prochaine sortie part dans 10 minutes, qu'aujourd'hui est une journée exceptionnelle (grand soleil, mer complètement plate) et que des baleines ont été approchées lors des 2 précédentes sorties. Je n'hésite pas surtout que c'est deux fois moins cher qu'à Percé (l'équivalent de 30 euros). Le bateau part et se dirige très précisément vers un autre bateau que l'on voit de loin.

Digby3
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(Baleines, phoques, héron, coucher de soleil)
Tout à coup, j'aperçois une forme arrondie qui émerge près de cet autre bateau, c'en est une ! Arrivés sur place, il y en a en fait deux, une mère et son bébé de 6 mois, ce dernier très joueur : il passe son temps à se mettre sur le côté, à nous montrer ses nageoires, son ventre. Il sort même une fois sa tête hors de l'eau.

De temps en temps, les 2 baleines plongent en nous montrant leur queue. On a droit évidemment à de nombreux jets d'eau dont un qui nous asperge... et ne sent pas très bon. L'autre bateau a rapidement quitté les lieux, rien ne nous gène pour filmer ou prendre des photos selon les meilleurs angles.

Et là évènement exceptionnel, une des 2 baleines (je n'ai pas bien compris si c'était la mère ou le bébé) fait un saut hors de l'eau ! Malheureusement cela ne restera que sur nos rétines car les baleines, qui évoluaient au début à droite du bateau, s'étaient retrouvées ensuite sur notre gauche. On avait donc changé de bord quand elles ont à nouveau plongé. Et quand l'une d'entre elle a fait son saut en remontant, elle l'a fait côté droit, on lui tournait donc tous le dos sauf notre guide. Le temps de se retourner, le saut était sur sa fin, impossible de prendre une quelconque photo ou vidéo. Je peux vous dire qu'à ce moment là on tirait tous une de ces têtes ! De n'avoir pu immortaliser ce saut, on était dégoûté sans savoir profiter de ce qu'on avait pu voir. Hormis la guide car, comme je l'ai déjà dit, cela n'arrive que très rarement : elle était la seule à être complètement ravie.

Un peu plus tard, une troisième baleine approchera mais elle ne restera pas avec les 2 autres que l'on va continuer à suivre encore un petit moment. Puis c'est l'heure hélas de rentrer sans le second saut qu'on espérait tous évidemment (à chaque nouvelle plongée, on était près à mitrailler à gauche ou à droite du bateau). On se rapproche de la seconde île où plusieurs phoques sont en train de pêcher et ils nous regardent la tête hors de l'eau lorsqu'on arrive près d'eux. Il y a aussi quelques hérons et sur une photo (celle des phoques) j'ai l'impression qu'il y aussi un aigle mais très loin.

Le lendemain, je remonte rapidement jusqu'à Digby pour prendre un ferry qui traverse la baie et m'amène pas trop loin de la frontière des États-Unis. Pendant toute la traversée, je reste sur le pont pour essayer de voir des baleines mais hormis deux orques au départ, rien ne se présentera. La mer est un peu plus agitée que la veille avec beaucoup de petites vagues de crête, il ne fait pas chaud avec le vent mais cela ne me décourage pas.

Je suis depuis une semaine à Saint-John, ville sans intérêts où se trouve une grosse raffinerie de pétrole qui parfois envoie des odeurs très inconfortables dans certaines zones pavillonnaires que je traverse en voiture (je plains leurs occupants même si une partie d'entre eux est peut-être employée par cette raffinerie et qu'ils ont donc l'habitude d'avoir ces odeurs dans le nez toute la journée). Moi-même j'ai trouvé un endroit pour dormir très tranquille sans inconvénients majeurs (on entend de temps en temps un peu la raffinerie fonctionner en fonction de l'orientation du vent). Depuis que je suis là il fait très froid, cela ne dépasse pas les 15 ou 17° selon les jours, il pleut souvent ou il y a du brouillard qui a du mal à se lever.

Je vais maintenant partir pour New York, classée à l'Unesco pour la statue de la Liberté.

Ce qui m'aura le plus marqué depuis que je suis dans les zones anglophones, c'est le nombre impressionnant de gens obèses, de tout âge et de tout sexe y compris de très jeunes enfants alors que dans la zone française du Québec il n'y en avait pas. Il faut dire aussi que l'on mange très mal ici, hamburgers, frites et sodas étant la quasi exclusivité de ce que l'on peut trouver dans les restaurants (même si certains supermarchés sont très bien fournis en viandes, poissons, légumes et fruits frais).
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