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DéplierAmérique du Sud - 3 nouvelles par monTdM du 03/09/2016 au 12/08/2017

Passage du Panama vers la Colombie - par monTdM le 16/06/2016

DéplierAmérique centrale - 4 nouvelles par monTdM du 09/03/2016 au 10/05/2016
FermerMexique - 6 nouvelles par monTdM du 19/06/2015 au 28/02/2016
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Itinéraire Cliquez pour mieux voir l'itinéraire du 11/09 au 03/10/2015 correspondant à cette nouvelle

J'arrive au seul bien classé de l'État du Chiapas, la cité préhispanique de Palenque. Il est déjà assez tard mais les horaires devraient me permettre de tout visiter.

La cité est très grande et a été largement recouverte par la forêt depuis son abandon au début du Xème siècle. La ville fut fondée vers 150 avant J.-C. mais les premières constructions en pierres qui sont les premières traces visibles datent du milieu du IIIème siècle. Elle connut son apogée entre le VIIème et le IXème siècle, période où elle était la capitale d'un grand territoire correspondant aux États actuels du Chiapas et du Tabasco. Les fouilles ont mis en évidence quelques bâtiments mais relativement peu par rapport à ce qui reste enfoui sous la végétation : une structure est d'ailleurs en cours d'étude et surtout de remise en état car les arbres déstabilisent fortement les pierres et c'est ce qui nécessite le plus de temps avant une ouverture au public.

Palenque
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(Cité préhispanique de Palenque,
chauve-souris, oiseau et flore)
Je retiendrai surtout le palais, résidence de la famille dirigeante et de sa cour, ainsi que les très nombreux bas-reliefs parfois en couleur. Les fouilles ont également mis en évidence des tombes qui contenaient parfois beaucoup d'objets de valeurs (perles, joyaux, masques et objets divers en jade ou obsidian).

Un des temples contient le plus long texte Maya connu à ce jour décrivant la vie d'un roi, le couronnement d'un autre mais aussi des événements remontant à plus d'un million d'années dans le passé et des prévisions jusqu'à l'année 4772 après J.-C.

Il me reste une demi-heure pour le musée mais il ferme au moment où j'arrive : les horaires indiqués à l'entrée du site ne correspondent pas à ceux du musée. Je reviendrai le lendemain matin mais ils veulent que je paie à nouveau le billet complet pour l'ensemble, la personne que j'ai vue la veille à la fermeture faisant mine de ne pas me connaître. Je repars passablement en colère, j'ai dû rater pas mal d'objets d'art et des bas-reliefs originaux, m'en voulant aussi un peu d'avoir passé trop de temps la veille pour aller voir des bâtiments sans intérêts. Et je ne parle pas du temps perdu avec mon appareil photo toujours aussi récalcitrant (cf. la nouvelle précédente).

Globalement le site était assez intéressant mais je regrette la lenteur des fouilles et surtout le mauvais entretien de ce qui a déjà été mis à jour faisant que des temples restaurés il y a quelques années se couvrent à nouveau de mousses et végétations. J'ai croisé aussi une chauve-souris, mon premier iguane (en fait non, j'en ai déjà vu un très gros en Afrique), photo ratée prise avec mon téléphone, et mon premier conure (oiseau de la même famille que les aras, perruches et perroquets).

Direction plein nord où je démarre une grande boucle dans la péninsule du Yucatán, zone très touristique car mariant de belles plages, une grande partie du territoire de la civilisation Maya et des forêts sauvages contenant une faune incroyablement riche.

Je commence par Campeche sur la côte ouest, classée en tant que ville historique fortifiée. Fondée au XVIème siècle par les Espagnols, elle était régulièrement attaquée par des pirates et corsaires à la solde des ennemis de l'Espagne d'où la construction de fortification à la fin du XVIIème siècle.

Campeche
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(Ville fortifiée de Campeche, murale, iguane et oiseau)
La ville a de belles couleurs variées avec des éléments architecturaux soulignés de blancs. La cathédrale est sans intérêt notoire comme les autres églises d'ailleurs. Mais les fortifications sont belles, en très bon état globalement. Il y a un petit musée parlant surtout des pirates, corsaires et flibustiers les plus renommés.

Comme dans beaucoup de villes mexicaines je retrouve une très grande peinture murale mais particularité, à ses pieds plusieurs gros iguanes se prélassent au soleil sur un parking.

Je me rends compte en circulant qu'hélas la beauté de la ville se concentre sur ces fortifications et l'intérieur de celles-ci, ce qui représente peut-être 10% des bâtiments. Et je suis étonné par la pauvreté et le mauvais état du reste, c'est la première grosse ville (capitale de l'État du Campeche qui plus est) où j'hésite à m'arrêter dormir dans certains quartiers car ressemblant plus à des bidons-villes. A tel point que je décide de la quitter rapidement sans rechercher un nouvel appareil photo.

Je poursuis en direction de Uxmal, ville précolombienne classée. A la sortie de Campeche je me fais arrêter pour un contrôle routier et pour la première fois on me demande mon permis. Il a malheureusement mal vieilli dans ma poche arrière, les 3 volets se sont presque détachés et cela ne plait pas au policier qui veut me dresser une amende. Je m'excuse, fais la tête d'un type désolé et il me demande d'autres papiers. Le temps que je les sorte il est parti discuter avec des collègues puis quand il voit que tout est en règle il me laisse finalement partir sans autres formalités. Depuis j'ai réparé mon permis et je le laisse dans une planque de ma voiture.

Il est trop tard pour visiter le site, je ne veux pas renouveler l'expérience de Palenque alors je bivouaque au bout d'un petit chemin taillé dans la forêt qui permet d'accéder à des ruches : ce ne seront pas les seules que je verrai. Il fait très chaud, je suis très isolé et il n'y a pratiquement pas de moustiques alors je décide de dormir la portière ouverte pour avoir un peu d'air. En pleine nuit je suis réveillé par un bruit très étrange dans la voiture, assez court mais qui se répête, sorte de bruissement rapide d'ailes. Ma lampe frontale confirmera ce que j'avais pensé : c'est une chauve-souris qui entre et ressort de ma voiture plusieurs fois de suite, la prenant peut-être pour une grotte ou attirée par quelques insectes. Ma lampe l'a cependant contrariée car elle arrête son manège. Je me rendors mais suis à nouveau réveillé par elle. J'attends plus longtemps que la première fois, elle entre 5, 6 peut-être 7 fois avant que j'allume à nouveau ma lampe ce qui la fera cette fois partir définitivement.

Je comprendrai mieux le lendemain cette présence : les ruines de la cité maya sont remplies d'une multitude de ce mammifère volant, je n'en ai jamais vu autant. Il y a aussi un nombre incroyable d'iguanes qui broutent l'herbe des pelouses entourant les monuments.

La cité d'Uxmal se caractérise par une architecture appelée Puuc très riche avec de grandes têtes en trois dimensions ayant une trompe recourbée (malheureusement souvent cassée) représentant le dieu de la pluie Chaac, beaucoup de représentations humaines ou animales et de nombreuses formes géométriques. Le site fut occupé à compter de 500 avant J.-C mais la cité connut sa splendeur entre le IXème et le XIIème siècle. A son point culminant la population a été estimée à 25 000 répartie sur la cité et des villages proches. Le secteur était très fertile pour l'agriculture mais l'eau était insuffisante pour couvrir les besoins annuels d'une telle population ce qui a conduit à la construction d'un très grand nombre de citernes souterraines d'une capacité moyenne de 35 000 litres et d'un vaste réseau d'eau potable.

Uxmal
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(Ville précolombienne d'Uxmal)
L'arrivée sur le site est impressionnante car on débouche sur une grande pyramide appelée la pyramide du devin qui a été parfaitement restaurée. On notera aussi le quadrilatère des nonnes et le palais du gouverneur entre autres.

Mais c'est la quantité des dessins géométriques et des représentations divines, humaines et animales qui impressionne le plus.
Uxmal2
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(Détails architecturaux, animaux)

Un bien que j'aurai aimé explorer un peu plus mais mon appareil photo se bloque trop souvent, mon téléphone fait des prises de vue médiocres et une très forte pluie me trempe complètement et laisse de grosses flaques alors j'écourte un peu ma visite. Je vous recommande le site suivant pour une description et des photos de qualité de l'ensemble de la cité.

Direction Mérida, capitale de l'État du Yucatán où je fais 3 ou 4 magasins pour voir les modèles d'appareils photos disponibles. Ils n'ont pas grand chose mais les modèles sont surtout récents du coup je trouve très peu de tests sur Internet. Finalement je me rabats sur un Nikon L830, un modèle un peu plus ancien et dont les tests notamment au niveau du rendu des couleurs me convainquent.

Mon père m'a mis sur Internet son film sur le Mexique et en le parcourant je me rends compte que j'ai raté des villes précolombiennes classées à l'Unesco : elles sont en fait classées dans le même bien que Uxmal, le titre sur le site Internet de l'Unesco "ville précolombienne d'Uxmal" rendant difficile de deviner que ce n'est pas une mais 4 villes situées dans un même secteur qui ont été classées en même temps.

Je retourne donc dormir près d'Uxmal (sans visite de chauve-souris cette fois-ci) et expérimente mon nouvel appareil photo. Je serai très déçu, les couleurs ne sont pas du tout au rendez-vous et de plus il y a un bug technique qui me remet en résolution 16M de pixels dès que j'éteins l'appareil. Le service Nikon contacté par Internet ne sachant pas résoudre ces soucis je rends l'appareil pour un échange mais ils n'ont malheureusement pas d'autres exemplaires ni dans les autres succursales de la chaîne de magasin. Ils finissent par me rembourser et je vais acheter finalement un Nikon L340 ailleurs, modèle bas de gamme au niveau des fonctionnalités mais faisant des photos correctes même si le rendu des rouges est un peu faiblard.

Les trois autres cités ainsi qu'une quatrième non classée à l'Unesco mais que j'irai voir sont toutes dans le style architecturale Puuc avec une période de grandeur allant du VIIIème au Xème siècle. Comme à Uxmal un vaste réseau d'eau avec de nombreuses citernes enterrées fut construit sur chaque site.

Labna
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(Villes précolombienne de Labná et Xlapak)
Labná compta environ 2 000 habitants. Xlapak (non classée) était beaucoup plus petite (je n'ai pas trouvé d'estimation sur sa population).

Sayil compta jusqu'à 10 000 habitants dans la zone résidentielle et 7 000 de plus disséminés autour.
Sayil
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(Cité maya de Sayil)

Kabah
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(Cité préhispanique de Kabah,
guèpes, iguane, oiseaux)
Enfin Kabah compta environ 10 000 habitants. Point particulier pour cette dernière, une route surélevée de presque 20 km de long fut construite pour la relier à Uxmal. La cité est composée de 3 zones distinctes mais seule la partie est est ouverte presque entièrement au public, la partie ouest est fermée et dans la zone centrale seul un bâtiment est facilement accessible.

La ville est remarquable pour son palais du Codz Pop ("nez enroulé") car deux façades sont remplies d'une quantité impressionnante de masques du dieu Chaac.

Je retourne quelques jours sur Mérida pour m'occuper de mon site Internet, de l'appareil photo mais aussi pour changer la batterie de mon panneau solaire : la seconde, que j'avais achetée en Grèce début 2012, ne se rechargeait plus du tout au point que même en plein soleil le frigo ne démarrait pratiquement plus, m'obligeant à brancher ce dernier sur le moteur tournant à l'arrêt pour avoir du froid. Je ne trouve cependant aucune batterie adaptée au solaire alors je me rabats sur une batterie pour bateaux, plus puissante que celles pour voitures et surtout acceptant les décharges profondes.

Je prends ensuite la direction de Chichen Itza, une cité préhispanique très visitée : je suis impressionné par le nombre de marchands ambulants qui sont installés dans les allées, vendant qui des masques ou autres sculptures en bois (parfois magnifiques), qui des tee-shirts ou autres souvenirs plus classiques, et qui vous haranguent tous pour essayer de vous convaincre d'acheter chez eux plutôt que chez leurs voisins.

Comme pour Uxmal, l'endroit commença à être habité quelques siècles avant J.-C. mais connu son plein essor durant la période VIIIème-XIIème siècle de notre ère. On y retrouve des aspects de l'architecture Puuc mais la ville étendant son emprise sur tout le nord du Yucatan et les mers alentours, contrôlant en particulier le passage des navires entre la zone Aztèque à l'ouest et l'Amérique centrale à l'est, elle sut intégrer d'autres styles en particulier ceux de l'ouest. La cité se caractérise par la présence d'un puits sacré (cénote), sorte de gouffre souvent rempli d'eau considéré comme l'entrée du royaume des Dieux et justifiant de nombreux sacrifices. Même après la chute de la cité au XIIIème siècle (due à l'émergence d'une autre cité comme nouvelle capitale du secteur), le puits continua d'attirer des processions et cela jusqu'au XVIème siècle, le reste de la ville étant en ruine.

Chichen Itza
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(Chichen Itza partie nord et réalisations en bois)
L'attrait pour cette cité est pleinement justifié : on notera en particulier plusieurs pyramides, plateformes, colonnes et édifices avec de très nombreux panneaux sculptés (beaucoup de guerriers, aigles, jaguars ou crânes) ou des représentations en trois dimensions notamment de serpents ou de masques de Chaac et autres dieux.
Chichen Itza2
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(Chichen Itza est et sud, oiseau, mille-pattes)

Je rejoins ensuite la réserve de biosphère Sian Ka'an classée pour ses forêts, mangroves, marais et lagunes et une faune et flore très riches.

Il vient de pleuvoir des trombes d'eau, ce n'était pas une tornade mais le site Internet des cyclones que je regarde régulièrement l'a bien indiquée. J'accède par une petite piste bien mouillée, peu fréquentée et très étroite en largeur comme en hauteur : je sors régulièrement de la voiture pour donner des coups de sécateurs voire de haches aux branches les plus grosses et qui frotteraient ma carrosserie ou bloqueraient ma malle. Un arbre est tombé en travers de la route, il a été à peine dégagé alors je "m'entraîne" à nettoyer la route presque complètement pour éviter de sortir de la piste.

Après quelques heures j'arrive à l'entrée de la réserve mais c'est fermé par une barrière. Juste de l'autre côté je vois un embranchement qui semble mener à des cabanes. Je contourne à pied la barrière et m'approche, j'entends des voix, des gens sont en train de manger à l'intérieur et l'un d'entre eux se lève, on échange quelques paroles puis il part chercher la clé du cadenas. Avant de m'ouvrir on s'arrête près d'un panneau avec un plan et il m'explique ce qu'il est possible de faire. Il veut savoir où je souhaite aller pour remplir un cahier, je n'en ai aucune idée alors je lui indique un seul endroit mais en fait je ferai toutes les zones accessibles en voiture avant de quitter la réserve.

Je repars et la nuit tombe : le chemin est toujours aussi étroit, je suis entouré de marais, impossible de m'arrêter pour bivouaquer. A certains endroits la pluie les a tellement remplis qu'ils ont débordé sur la route, je roule dans 5 ou 10 cm d'eau (sur la route) et suis entouré d'eau (dans les marais) mais sans savoir où est la route et où est le marais, j'avance uniquement grâce à la végétation qui les sépare. Enfin dans une zone à peu près sèche car un peu surélevée il y a une légère surlargeur qui me permet de me garer pour la nuit.

Mon nouvel appareil photo utilise des piles classiques AA. Me doutant que celles livrées avec l'appareil sont proches de l'épuisement, je mets des batteries rechargeables en charge pour être tranquille. Bien m'en a pris car le lendemain matin, je prends une seule photo et les batteries d'origine sont vides. Je les change mais contre toute attente rien ne se passe. Les rechargeables sont bien chargées à fond mais ne sont pas assez puissantes pour faire démarrer l'appareil ! Je peste alors contre Nikon qui indique dans le manuel que seules les piles rechargeables qu'ils vendent fonctionnent et au Mexique je ne vois pas comment je vais pouvoir en acheter, ils auraient pu en livrer avec l'appareil. Je suis au milieu de nulle part, seule solution, je reprends mon appareil photo précédent et je l'utiliserai toute la journée et une partie du lendemain (quand le déclencheur fonctionnera). En ressortant du parc j'achèterai des piles alcalines et en mélangeant à 50% les deux types de piles cela fonctionnera, je vais moins me ruiner que ce que je pensais. Et finalement dans les semaines qui suivront, après avoir testé les 30 ou 40 batteries rechargeables que j'ai emmenées de France, j'en trouverai 8 qui fonctionneront sans avoir avoir besoin d'alcalines.

Sian Kaan
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(Sian Ka'an : piste, bivouac, marais,
panneaux, faune aquatique, renard)
Dans la réserve, je croiserai surtout beaucoup d'oiseaux, quelques reptiles et araignées (4 fois de belles mygales traverseront la route devant moi à 4 endroits différents et bizarrement à chaque fois la même espèce), de nombreux crabes de belles couleurs mais hélas très peu de mammifères.
Sian Kaan2
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(Oiseaux, reptiles et mygale)

Il ne me reste plus beaucoup de jours sur mon visa mais tout va bien car je prends la direction maintenant du dernier bien classé à l'Unesco qu'il me reste à voir pour le Mexique : Calakmul, regroupant un site archéologique et une forêt tropicale réserve de biosphère. Je me rends compte qu'il est beaucoup plus loin que ce que j'avais prévu, perdu en pleine forêt avec une seule route d'accès en cul-de-sac alors que je pensais me rendre au Belize directement depuis le site. Je dois donc faire un aller-retour de plus de 150 km l'aller pour atteindre le début de la zone forestière puis plus de 50 km pour atteindre les ruines. Mais je n'hésite pas trop car le français que j'ai rencontré lors de ma traversée entre La Paz et Mazatlán (voir la nouvelle du 23/08/2015) me l'avait fortement recommandé.

Peu après être entré dans la réserve de biosphère, je m'arrête pour bivouaquer. A la tombée de la nuit je sors de la voiture car à l'extérieur c'est une véritable cacophonie : des centaines d'aras (ou perroquets ou conures) volent par groupes dans tous les sens. Dans la forêt j'ai une trouée juste au dessus de moi alors je vois passer plusieurs groupes mais il fait sombre, les oiseaux sont très haut dans le ciel alors je me contente de filmer quelques séquences.

A mi-chemin il y a un petit musée gratuit où on doit laisser quelques informations sur soi-même : je vois qu'on n'est pas beaucoup de visiteurs ce jour-là, moi et un autre français que je croiserai plus tard sur une des pyramides. Le musée est à moitié consacré à la réserve avec principalement les animaux qu'on peut y croiser et l'autre moitié au site archéologique. Il est en fait très petit, avec peu d'informations d'affichées, on ne sait pas trop ce qu'on voit donc sans grand intérêt.

Je reprends la route mais m'arrête un peu plus loin car par la fenêtre ouverte j'entends de nombreux coassements. Après avoir repéré d'où vient le bruit, avoir brillamment franchi une zone dense de forêt en évitant une toile d'araignée et son occupante pas très sympathique, j'arrive à une petite mare où de gros crapauds dans différentes nuances de vert font de grosses bulles avec leur gorge, se jettent les uns sur les autres et ceci dans un raffut de tous les diables.

Plus loin je dois m'arrêter à nouveau, un arbre, un vrai avec un beau tronc est tombé en travers de la route et empêche de passer. Le français qui m'a précédé ce jour-là doit être en moto car des petits morceaux de bois ont été astucieusement mis de part et d'autre du tronc pour faire deux belles rampes et lui permettre de le franchir. Avec ma voiture c'est impossible mais j'ai de la chance, le tronc d'un côté se termine de manière libre sans être géné par d'autres arbres. Je sors alors de ma voiture une de mes sangles, l'enroule au tiers de l'extrémité libre, l'accroche à ma voiture et recule : la sangle élastique se tend et l'arbre se déplace lentement. J'avance à nouveau la voiture pour détendre la sangle, déplace le point d'attache, recule encore et le tronc se positionne presque parallèlement à la route, je peux passer sans problème maintenant. Un autre arbre est tombé un peu plus loin mais ce ne sont que quelques branches feuillues que mon sécateur nettoiera rapidement.

Calakmul fut la plus grande cité de la région centrale du territoire maya. Elle fut régulièrement en conflit avec une ville plus au sud : Tikal (située au Guatemala). Sa période de développement s'étend du VIème siècle avant J.-C. au IXème siècle de notre ère. Les plus grandes structures ont été construites dès le début même si beaucoup de modifications ont ensuite été apportées aux bâtiments existants. Seules les stèles, très nombreuses, sont assez récentes, datées du VIème au VIIIème siècle : c'est aussi pendant cette période que la cité fut la plus prospère et la population la plus nombreuse.

Calakmul
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(Cité préhispanique de Calakmul)
La ville contient deux grandes pyramides, grandes mais qui émergent à peine des arbres : on est véritablement dans LE site maya par excellence dans le sens où à perte du vue s'étend de tout côté la forêt tropicale. Elle contient aussi trois acropoles dont une assez grande encore en cours de fouilles. Je retiendrai aussi le grand nombre de stèles, malheureusement assez abîmées.

Mais le plus intéressant est le fait d'être seul ou presque à la visiter au milieu de nulle part car trop loin des villes, routes et structures touristiques modernes. Cela lui donne un cachet exceptionnel : on se prendrait presque pour un explorateur.

Calakmul2
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(Mammifères, animaux aquatiques, arthropodes)
Ce côté sauvage se ressent de manière unique par le nombre d'animaux, mammifères, oiseaux et insectes, que l'on croise. Sur le site archéologique, bien dégagé, cela permettra de faire de très nombreuses photos.

Par contre ma randonnée du lendemain dans la forêt dense n'en donnera presque aucune bien que j'ai pu voir plusieurs mammifères, des toucans et des pénélopes panachées (oiseau noir avec la gorge rouge grand comme un dindon) entre autres.
Calakmul3
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(Oiseaux, fleurs)

J'ai fini les sites classés à l'Unesco pour le Mexique et je reprends la route en direction de la frontière du Belize. Mais il me reste un peu d'argent liquide alors en chemin je m'arrête sur trois sites archéologiques mayas non classés donc je ne sais pas ce qu'ils valent.

Becan
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(Cités mayas de Becán et Xpuhil,
oiseaux, lézard)
Le premier est l'ancienne cité de Becán construit dans le style Rio Bec. Je me trompe de route et me retrouve directement au milieu des ruines avec ma voiture : en croisant plus tard d'autres personnes venant et retournant d'un autre endroit, je me dis que j'ai dû rater la caisse mais je ne ferai pas d'aller-retour jusque là pour confirmer. La cité contient de hautes structures bien conservées. En fait je n'ai pas raté que la caisse, je me rends compte aujourd'hui que je n'en ai vu que la moitié, le reste était caché par des arbres et depuis un sommet d'une pyramide je ne voyais pas qu'elle s'étendait plus au nord. Il y avait d'autres hautes structures intéressantes même si dans le même style que ce que j'ai vu. J'aperçois encore un magnifique toucan (cela doit être mon 5ème ou 6ème) qui s'envole hélas lorsque je pointe mon appareil vers lui et disparaît tout de suite dans le feuillage.

Le site suivant est plus décevant : Xpuhil toujours dans le même style architectural contient surtout une grande structure avec trois tours. Mais je rigole bien en lisant un panneau explicatif sur les Mayas : il est écrit que les constructions sont dues uniquement à l'ingéniosité de ce peuple, ils ne furent jamais aidés par des êtres extraterrestres !
Je termine avec la ville précolombienne de Kohunlich. Je me gare pour bivouaquer juste à côté sur le bord d'un chemin dans la forêt. Vers minuit j'entends très près de la voiture de grands cris d'animaux, je me dis que ce sont des fauves qui s'approchent et qui peut-être ne sont pas très contents de me voir ou de me sentir. Mais à travers les arbres ma lampe n'éclaire rien. Je filme l'obscurité histoire de garder une trace sonore de ces cris. Le lendemain en prenant mon billet pour le site, je fais écouter les rugissements au guichetier, il me montre alors dans les arbres des singes et me dit que ce sont eux qui font cela : ce sont les fameux singes hurleurs dont j'avais déjà entendu parler mais jamais entendu, hurleur est vraiment un terme qui leur va bien.

Kohunlich est beaucoup plus grande que les deux villes précédentes, il y a une acropole, des temples, des palais, un jeu de pelotes et des zones résidentielles. Mais je retiendrai surtout le temple des masques avec un escalier bordé par de très grandes têtes en très bon état.
Kohunlich
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(Cité précolombienne de Kohunlich,
fruits, singes, oiseau, sauterelle)

Il me reste quelques jours sur mon visa, je vais jusqu'à Chetumal juste à la frontière du Belize pour ne pas les gaspiller et travailler un peu sur mon site Internet. Au matin du second jour, le 4 octobre, je vérifie la date de fin de validité car j'ai un doute entre le 8 et le 9 octobre, j'ai oublié la date précise où je suis entré au Mexique. Et là, surprise, je me rends compte que le visa n'était pas valable 6 mois mais 180 jours et il se termine... pile ce jour ou peut-être la veille car je ne sais plus si la date de fin est incluse ou exclue ! J'espère ne pas à avoir à payer un nouveau visa car je me suis débarrassé de mes derniers billets et pièces mexicains la veille.

Je vais donc à la frontière, il y a en fait deux postes, un simple et un moderne à un ou deux kilomètres l'un de l'autre. Au hasard je commence par le simple qui n'est pas équipé pour gérer les importations temporaires de véhicules. Je fais demi-tour et arrive sur le moderne où tout se passe bien : j'obtiens le tampon de sortie dans mon passeport, le contrôle du véhicule est rapide et ils me rembourseront deux jours plus tard (car on est dimanche) sur ma carte de crédit la caution que j'avais déposée pour l'importation temporaire.

Je repars ensuite pour les formalités d'entrée au Belize mais je vous en parlerai dans la prochaine nouvelle.

Je suis donc resté pile 180 jours au Mexique. Ce pays restera comme un de mes meilleurs souvenirs (malgré l'épisode de Mexico) : des paysages très variés (désert au nord, montagnes au centre, forêts tropicales au sud), une faune incroyable (oiseaux, mammifères), un historique très riche (civilisations aztèque, maya et autres, des villes et églises remarquables), des gens accueillants, curieux et honnêtes (connaissez-vous beaucoup de pays où, dans des fast-food, j'ai vu des femmes poser leur sac-à-main sur la table avant d'aller aux toilettes ? Connaissez-vous beaucoup de pays où les matériaux de construction type ciment, sable, etc sont entreposés à l'extérieur d'un magasin sans aucun grillage ou mur pour les protéger ?). Alors certes j'ai évité les zones les plus risquées du fait du trafic de drogues. Mais je suis aussi allé dans des zones non recommandées car plusieurs mexicains, douaniers, policiers ou simples citoyens m'ont indiqué qu'il y avait trois types de population au Mexique, la police et l'armée, les trafiquants de drogue et les citoyens normaux. Et dans la majorité des États mexicains, s'il est vrai qu'il y a une guerre entre les deux premiers groupes, les citoyens normaux n'en voient rien et ne sont pas du tout concernés et inquiétés. J'ai quand même suivi les règles des policiers quand ils me disaient que l'endroit où je bivouaquais était dangereux mais comme m'a dit quelqu'un, cela fait des années qu'il ne se passe plus rien, est-ce dû à la prévention ou bien n'est-ce pas tout simplement devenu plus calme ? Impossible à savoir évidemment puisque tous les étrangers suivent les règles de sécurité.

Le seul réel danger de ce pays est le mauvais état des voitures, le contrôle technique n'étant pas obligatoire. Du coup, j'ai croisé beaucoup de véhicules avec des pneus lisses mais le plus dangereux était ceux (voiture de particuliers, taxi, bus ou camion, j'ai tout eu) qui roulent sans feux stop : cela surprend énormément (et fait très peur) quand d'un seul coup vous vous retrouvez très proche du véhicule qui vous précéde car il a freiné mais sans que vous puissiez le voir, vous obligeant à un brusque freinage et un rapide coup d'œil dans le rétroviseur pour s'assurer que celui derrière vous n'était pas trop près et a eu le temps, lui, de voir vos feux stop.

Dans ce pays j'ai donc vu 29 biens sur les 33 classés à l'Unesco, n'étant pas allé voir la zone archéologique de Paquimé car trop loin du reste, la maison-atelier de Luis Barragán car trop chère et cela ne m'intéressait pas et étant allé sur le sanctuaire de baleines d'El Vizcaino et la réserve de biosphère du papillon monarque mais sans rien voir du fait de la mauvaise saison, ces animaux étant migrateurs.
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