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Amérique du Sud - 3 nouvelles par monTdM du 03/09/2016 au 12/08/2017
Sud de la Colombie - par monTdM le 12/08/2017 Centre de la Colombie - par monTdM le 08/08/2017 Nord de la Colombie - par monTdM le 03/09/2016
Mon premier lieu de bivouac en Amérique du Sud, à Carthagène, n'est pas terrible : même si je ne suis qu'à une centaine de mètres d'un poste de police donc idéal au niveau sécurité, ce n'est pas très propre et surtout des riverains viennent discuter juste à côté jusqu'à assez tard le soir. Mon second bivouac crée des histoires : ayant voulu m'installer dans une rue en cul-de-sac proche d'un monastère, le policier mis en vigile pour ce bâtiment historique s'approche de la voiture, me demande mes papiers puis me fait entrer dans la cour de l'édifice avec la voiture mais en me signalant que je ne peux dormir là. Après une longue discussion à coup de dictionnaire français-espagnol, il me rend finalement mes documents (à un moment donné il voulait que je lui donne un contrôle technique colombien de la voiture que je n'avais pas mais finalement il ne m'en a plus parlé). Mais il ne veut pas me rouvrir la grille, il est en fait super sympa, il a appelé par radio d'autres policiers pour que ceux-ci me conduisent à un lieu tranquille où je pourrai passer la nuit sans risque. L'attente est longue et on finit par plaisanter, toujours à l'aide du dictionnaire. Finalement le délai s'éternisant il me laisse partir mais dans la descente (le monastère étant sur un point haut de la ville) je croise deux motos de policiers. Après un échange assez court, une se met devant moi pour me montrer le chemin. A un carrefour elle s'arrête, le policier me donne des explications à l'aide du plan de mon GPS car apparemment il ne veut pas aller jusque là puis il fait demi-tour. Plus tard je m'arrête sur une plage proche de l'endroit désigné par le policier mais des vigiles viennent et me demandent d'aller un peu plus loin. Je tombe finalement sur le lieu sécuritaire, il est occupé par deux camping-cars. Le terrain est sale, plein de mauvaises herbes, cela ne me plaît pas du tout alors j'irai finalement passer la nuit dans un quartier complètement différent. Mais je n'ai pas vu que je me suis garé juste à côté d'un immeuble en construction, les ouvriers commenceront tôt le matin avec des camions roulant en marche arrière utilisant leur avertisseur de recul. Le soir je change donc encore d'endroit, une rue en cul-de-sac mais je n'ai pas pu me mettre au bout par manque de place et il y a de nombreux passages de voitures. Pire, vers minuit, des riverains commencent à chanter accompagnés d'une guitare, fenêtres grandes ouvertes alors je déciderai de changer encore d'endroit après ma visite du centre historique. Une caractéristique de Carthagène : ses klaxons. La ville est très touristique, il y a énormément de bus, taxis-voitures et taxis-motos qui circulent et qui ont la mauvaise habitude de klaxonner dès qu'ils voient un "client" marcher sur le trottoir. C'est la seule ville de Colombie où ils font cela (pour ce que j'ai pu voir), ailleurs ils circulent comme dans toutes les villes du monde attendant que quelqu'un leur fasse signe. Mais ici, non, ils cherchent de manière sonore à tel point que parfois on croise 2 ou 3 motos et un taxi qui klaxonnent en même temps ! La ville de Carthagène est classée à l'Unesco pour son port, ses forteresses et un ensemble historique à l'intérieur de remparts. Le port fut un lieu important sur la route des Indes, il était une des destinations privilégiées pour l'exploration du Nouveau Monde puis pour le commerce avec l'Amérique du Sud. De ce fait, pour le protéger des pirates et des nations concurrentes (principalement anglais et français), les espagnols construisirent un système de fortifications parmi les plus importants du continent dès le XVIème siècle et le renforcèrent régulièrement jusqu'au XVIIIème.
Après ma visite, je cherche un quatrième lieu de bivouac, une autre rue en cul-de-sac très tranquille. Je crois avoir enfin trouvé le bon endroit mais au matin du second jour une femme s'approche, une bourgeoise vu l'énorme 4x4 que je verrai plus tard, elle me dit que je ne peux rester là. Avant que je finisse mon petit-déjeuner, je la vois téléphoner sans m'inquiéter mais en fait elle a appelé la police. Un policier arrive, me demande de partir et fait ensuite mine de contacter la fourrière alors qu'il n'y a aucun panneau d'interdiction de stationner ni indiquant une propriété privée et que d'autres voitures sont garées juste à côté de moi. Je pars avant d'avoir fini mon repas puis vais passer ma journée dans un fast-food. Le soir je me dis que je vais quand même tenter l'endroit désigné par le policier à moto. Il n'y a plus personne mais il vient d'y avoir un orage impressionnant, il y a eu des inondations dans le quartier (des rues avec 10 à 15 cm d'eau), cela a fait sauter l'électricité et le terrain se situe derrière un gros hôtel qui a mis en marche un énorme générateur excessivement bruyant. Je m'installe quand même le long de la grille entourant l'hôtel, seule zone à peu près plate, mais un vigile arrive et me demande de me déplacer ce qui reviendrait à me rapprocher du gros générateur. C'est la goutte qui fait déborder le vase, je décide de quitter Carthagène et je m'installerai finalement en un lieu parfait situé à une vingtaine de kilomètres. J'y verrai au matin une ortalide.
Les jours pluvieux se poursuivent, il y a parfois des orages impressionnants, même la route gravillonnée commence à être dans un état déplorable. Je cherche une laverie mais apparemment il n'y a que des pressings. Finalement je crois en trouver une dans une ville plus au nord alors je décide de partir. Je dors dans un coin isolé mais des policiers arrivent à 2 heures du matin pour me contrôler, dur, dur. Le lendemain je donne mon linge (prix au poids et c'est assez cher) et vais patienter dans un centre commercial où je trouve du gaz pour mon réchaud, j'ai bien fait de venir là (je n'en avais pas trouvé à Barranquilla). Mais ici le Wifi est très mauvais alors je repars rapidement pour ma destination suivante, le parc national de la Sierra Nevada de Santa Marta. Ce parc contient le plus haut sommet de Colombie, le pic Christophe Colon, presque 5800 mètres d'altitude. Je n'ai pas l'intention de le gravir et pour cause, l'accès est contrôlé par des indiens (montagne sacrée) qui empêchent toute tentative. Si je viens là c'est que j'espère juste trouver un endroit avec une vue dégagée sur les sommets.
Je me dirige maintenant vers Mompox, une ville classée pour son centre historique. Elle est située en bordure de la Magdalena, le plus long fleuve de Colombie (un peu plus de 1500 km). J'ai déjà croisé celui-ci à Barranquilla (embouchure) et le verrai à nouveau plus tard (je ne serai pas loin de sa source).
Finalement je leur demande où je peux faire des courses et ils m'accompagnent jusqu'à un carrefour en m'expliquant les deux solutions possibles : je décide de revenir sur la route principale (celle reliant le nord-est du pays à Bogota) car en reculant un peu je roule sur des routes revêtues et avance plus vite que sur les pistes. Mais j'en retrouverai une pour la dernière partie de l'itinéraire, assez longue et peu habitée : je n'ai presque plus de carburant, mes jerricans sont vides car j'ai oublié de les remplir après ma traversée Panama-Colombie, je me dis que je n'arriverai pas jusqu'au bout alors je fais demi-tour. Dans le dernier village ils n'ont plus de diesel, le précédent si mais ils ne prennent pas les cartes de crédits : heureusement j'avais fais le plein d'argent liquide et je peux repartir dans le bon sens. Tout à coup j'entends des croassements, je m'arrête, regarde tout autour et repère au sommet d'un grand arbre un magnifique ara bleu, mon premier. J'arrive finalement à l'extrémité de la piste, bloqué par le fleuve : un bac (un peu plus de 2 €) permet de traverser pour Mompox situé sur l'autre rive. Quand j'y arrive, je me fais aborder par un jeune français, étonné de voir ma plaque d'immatriculation. On discutera longtemps, passant le reste de l'après-midi ensemble. Après s'être quitté, je m'éloigne de la ville pour dormir dans un coin tranquille mais deux policiers viennent (encore) me contrôler. Ce sera très rapide cette fois, après m'avoir fait descendre de la voiture et ouvert le hayon arrière ils repartent immédiatement. Mompox est classée en tant que ville coloniale espagnole : fondée au XVIème siècle elle se développa du fait de la présence du fleuve, lieu d'échange important entre la côte des Caraïbes au nord et les territoires intérieurs plus au sud. La particularité de son urbanisme est une construction toute en longueur sur une seule des rives du fleuve avec des places en bordure de celui-ci donc n'ayant du bâti que sur trois côtés.
De Mompox j'avais prévu de descendre vers le sud-ouest pour rejoindre le parc national de Los Katíos, classé à l'Unesco, en fait le parfait prolongement du parc du Darien au Panama. Mes recherches m'ont montré que le parc était un peu plus facile d'accès que celui panaméen, il y a une ville pas trop loin accessible par une piste et de là on peut prendre un bateau qui en moins de 2 heures arriverait à l'entrée du parc. Mais le site Internet du parc national indique que celui-ci est fermé au public, sa richesse exceptionnelle en faune et flore comprenant plusieurs espèces menacées nécessite une protection accrue et seuls les scientifiques et chercheurs ont le droit d'y aller. A la place je prends donc la direction opposée et me dirige vers le parc national naturel El Cocuy, non classé mais contenant plusieurs sommets dépassant les 5000 mètres dont le plus haut est accessible (je verrai sur place si je le tente) et des glaciers et tout cela me tente.
Le lendemain j'arrive à Bucaramanga, grosse ville où je reste plusieurs jours. Le premier bivouac ne va pas du tout, je suis contrôlé le soir par la police, ils me laissent dormir là mais finalement viendront me réveiller vers 5h30 en me demandant de partir. Je m'installerai pour les nuits suivantes dans une zone de grands immeubles proche de l'endroit où je passe mes journée sur Internet. Après avoir mis en ligne une nouvelle, je reprends la direction du parc national naturel El Cocuy. Une caractéristique du réseau routier colombien est l'absence, en dehors des grands axes, de toute signalisation directionnelle. Cela m'a déjà joué des tours alors cette fois-ci avec Google Maps j'ai noté avant de partir les villes où j'aurai des changements de direction et je passe mon temps à demander mon chemin pour passer d'un village à un autre. Les Colombiens sont assez bavards, j'ai souvent droit à de longues explications dont je ne comprends pas grand chose alors que je veux juste savoir si l'embranchement va bien dans la direction souhaitée.
Après avoir demandé mon chemin, je suis conduit à pied par un jeune jusqu'au bureau du parc car il faut s'enregistrer et payer un droit avant de pouvoir randonner. Mais cela vient de fermer pour la pause déjeuner alors je vais moi aussi manger (soupe+plat+boisson pour environ 2 euros). Quand je reviens, il y a seulement une femme qui ne parle qu'espagnol mais je comprends l'essentiel : le parc est fermé. Je demande pourquoi mais ses explications me passent largement au dessus de la tête, mon peu de vocabulaire n'est pas suffisant. Je me dis que c'est peut-être à cause de la neige, les nombreuses pluies que j'ai eu ont dû donner pas mal de poudreuse ici. Il y a une piste qui longe le parc et rejoint l'autre entrée (le village d'El Cocuy) et je décide de la suivre. Je vois rapidement que mon hypothèse est erronée, la piste permet d'avoir une belle vue sur les sommets, il y a plusieurs glaciers bien visibles mais même à leur lisière pas une trace de neige. Le long de la piste il y a trois embranchements qui permettent d'entrer dans le parc. Au premier, fermé par une barrière, il y a deux autochtones : j'ai à peine fait une centaine de mètres à pied qu'un des deux s'approche et me demande de faire demi-tour : le parc est bien fermé mais je ne comprends toujours pas pourquoi. Au second embranchement, la piste est ouverte mais là encore j'ai à peine rouler dessus qu'un villageois se met devant ma voiture et me dit de partir. Juste avant le troisième embranchement il y a un bel espace pour stationner avec une vue imprenable sur les sommets. Ils sont un peu dans les nuages alors je décide d'attendre là et en fin de soirée cela se dégage enfin. Des militaires qui logent pas très loin me demandent ce que je fais, ils repartent assez vite. Un fermier souhaite que je vienne manger et dormir chez lui, apparemment il fait chambres d'hôtes mais j'ai tout ce qu'il faut, merci. Le site est tellement sympa que j'ai décidé de passer la nuit là malgré l'altitude, je suis à 3882 mètres d'altitude et c'est mon nouveau record pour un bivouac avec ma voiture.
Presque 10 jours plus tard je comprendrai enfin les raisons de la fermeture en allant dans un autre parc où un des guides parle un anglais impeccable : en fait El Cocuy est officiellement ouvert mais les autochtones, une communauté indienne, empêchent toute intrusion depuis 3 mois parce que les "touristes" laissent leurs déchets dans les montagnes. J'approuve à 100% même si j'en ai subi les conséquences. Je me dirige maintenant vers une région assez vaste classée à l'Unesco car y sont cultivés des caféiers ce qui façonne des paysages originaux. Pour y accéder je vais passer à Bogota mais je souhaite éviter de traverser la ville (du fait de la mauvaise expérience de Guatemala, voir la nouvelle correspondante) alors je vais couper par des petites routes un peu au nord de la capitale. J'avais lu des mises en garde sur cette métropole avec certains quartiers à éviter mais c'est apparemment pire que cela comme décrit dans cet article édifiant publié après mon passage.
Je m'installe pour la nuit au nord de Bogota dans une rue d'un village qui débouche sur une station thermale fermée vue l'heure. Une voiture de police passe (je m'en rends compte à cause de ses lumières rouges et bleues clignotantes), fait demi-tour à la grille de la station thermale puis s'arrête à mon niveau. Après quelques échanges ils me laissent passer la nuit là, ouf, c'est assez urbanisé et j'avais eu du mal à trouver cet emplacement. Je m'arrête là pour cette nouvelle. A venir une autre pour vous parler du sud de ce pays. Je suis actuellement en Équateur où je suis resté plus d'un mois à faire des corrections sur mon site : je suis tombé sur un logiciel qui m'a scanné toutes mes pages et trouvé de nombreux bugs. J'ai ensuite passé toutes mes pages au "validator" pour vérifier qu'elles étaient aux normes html5 : j'avais fait déjà beaucoup de modifications (quand j'étais à Vancouver notamment) mais ils m'en restaient quelques unes à faire. J'ai d'ailleurs mis sur le forum deux sujets explicatifs car ces correctifs m'ont pris pas mal de temps du fait de l'absence sur Internet d'informations claires (pour ne pas dire erronées). J'ai également mis en place un sitemap ce qui a grandement amélioré la visibilité de mon site dans les outils de recherche tels que google, bing et yahoo. Enfin j'ai optimisé pas mal de code ce qui doit se ressentir dans le chargement de certaines pages. J'ai aussi passé plusieurs jours à regarder comment rejoindre les Galapagos. Mais les tarifs sont prohibitifs, il faut compter plus de 1000 € pour une semaine sans croisière et plus de 2000 si on passe d'île en île pour voir les sites les plus intéressants. En regardant sur un catalogue de randonnées de 2010 et en comparant avec les tarifs actuels du même prestataire je me rends compte que ces prix exorbitants sont récents, ils ont tout simplement doublé en 6 ans alors que l'Équateur est un pays très peu cher (repas complet pour 2 €, litre de diesel à 25 centimes d'euros : je fais des pleins à 20/25 €, cela change de l'Italie où cela me revenait entre 100 et 120 €). Même si ces îles sont loin de tout (1000 km de la côte) et que tout doit y être importé, c'est un peu excessif et hors de mon budget. J'ai donc laissé tombé et je vais plutôt aller faire de la randonnée dans les montagnes. Passage du Panama vers la Colombie - par monTdM le 16/06/2016
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